De nombreuses femmes au Maghreb subissent ou sont victimes de féminicides.
En Algérie, d’après les informations recueillies par un collectif depuis 2019, au moins une femme est assassinée chaque semaine dans le pays. Le dernier féminicide en date a eu lieu lundi dans le gouvernorat de Khenchela, où une femme de 37 ans a été tuée à l’arme blanche par son mari.
Au Maroc, la plateforme Stop Féminicides a recensé environ 50 cas de féminicides en 2023, contre plus de 30 en 2022, et cinq depuis le début de l’année 2024. Le pays dispose depuis 2018 d’une loi contre les violences faites aux femmes, critiquée toutefois pour son manque d’efficacité par les associations féministes. « Les juges ont tendance à penser que ces violences relèvent de la sphère privée, donc les peines ne sont pas dissuasives et c’est le cœur du problème », a déclaré Ghizlane Mamouni, avocate.
En Tunisie, ce phénomène est également présent et inquiétant. Selon les ONG Aswaat Nissa et Manara, les victimes de féminicides ont quadruplé entre 2018 et 2023, avec un total de 25 cas enregistrés.
Karima Brini, présidente de l’association Femme et Citoyenneté, estime que malgré l’adoption en 2017 d’une loi très ambitieuse destinée à lutter contre les violences faites aux femmes en Tunisie, son application n’avance pas au rythme souhaité. Elle déplore un manque de financements publics pour les centres d’hébergement.
Pour éradiquer ou freiner ce phénomène très présent dans le Maghreb, de nombreuses associations misent sur la sensibilisation dès le jeune âge, l’éducation égalitaire, la responsabilité partagée et le respect mutuel au sein de la cellule familiale. Les autorités sont également invitées à se pencher sur la question afin de trouver des solutions concrètes et urgentes pour lutter contre les féminicides.
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