AFRIQUE : LES AFRICAINS VENT DEBOUT POUR LE RAPATRIEMENT DE LEURS BIENS CULTURELS

Au moment où la restitution des biens culturels africains est au cœur des débats, plusieurs anciennes colonies du continent noir semblent ne pas être concernées par cette actualité. Des préoccupations qui s'inscrivent désormais sur le sommaire des grandes rencontres internationales. La Société des missions africaines réfléchit aux moyens de mieux partager ces objets avec leurs pays d’origine.

Le gouvernement Béninois par l'entremise des autorités françaises a pu bénéficier de la restitution des reliques appartenant au royaume du Dahomey en novembre 2021. En effet, après deux ans de négociation entre Cotonou et Paris, les 26 trésors du Royaume du Dahomey sont désormais en terre béninoise 129 ans après leur vol par les colons.

Cette action des autorités béninoises n'est pas passée inaperçue par les autres pays africains qui depuis tentent le tout, par tous les moyens légaux. Le Gabon, un pays de l’Afrique centrale, est en pleine procédure judiciaire. Les gabonais vivant en France mènent un combat laborieux depuis 3 ans bientôt : celui du rapatriement en terre gabonaise du mystique masque Ngil de l’ethnie Fang, ramené en France dans les années 1920.

Dans le même combat que le Gabon, la famille de Patrice Lumumba attend depuis juin 2020, le retour de la relique du premier Premier ministre du Congo indépendant, abattu au Katanga en janvier 1961. Une relique constituée de plusieurs dents et doigts de l'ancien premier ministre seraient, depuis 2016, aux mains de la fille d’un ex-policier, Gérard Soete, qui avait contribué à faire disparaître le corps de Patrice Lumumba après son assassinat.

A contrario, le Ghana après un long feuilleton a obtenu 7 objets issus des insignes royaux Ashanti. Les objets pillés par les Britanniques retournent à leur emplacement d'origine, le palais Manhyia, après 150 ans, un rappel brutal des appropriations de l'ère coloniale.

Le rapatriement de ces objets marque sans aucun doute un tournant important dans l’histoire du Ghana ainsi qu’un dialogue mondial sur la restitution du patrimoine culturel.