Révélation macabre et choquante. Dans un communiqué publié le 3 mars, le procureur de Ouahigouya (Nord), écrit avoir été informé le 25 février d’« attaques meurtrières massives [qui] auraient été commises dans les villages de Komsilga, Nodin et Soroe » dans la province du Yatenga de la région du Nord. Selon Aly Benjamin Coulibaly, le bilan fait état de quelque 170 morts et des « dégâts matériels diverses ».
« Au regard de la gravité et de la circonstance de toutes ces dénonciations et informations, [le] parquet instruisait ses services de police judiciaire d’ouvrir une enquête aux fins d’élucider les faits », a ajouté le procureur de Ouahigouya. Ce dernier a lancé « un appel à toutes les personnes qui disposeraient d'éléments ou d'informations sur ces faits à les communiquer » au parquet et/ou à la police.
439 victimes en janvier 2024
Par ailleurs, a-t-il souligné, une équipe d'enquêteurs s'est rendue le 29 février dans les différents villages concernés aux fins de « procéder à toutes les constatations et de recueillir tous les éléments de preuve ». Ces attaques de trois villages du nord sont distinctes de celles intervenues le même jour contre une mosquée à Natiaboani (est) et une église à Essakane-village (nord), qui avaient fait « des dizaines de morts », selon des sources sécuritaires et locales. Aucun bilan officiel n'a été communiqué sur ces attaques.
Depuis 2015, le Burkina Faso, dirigé par des militaires qui ont pris le pouvoir par en 2022, est confronté à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, ainsi qu'aux représailles attribuées aux forces armées et leurs supplétifs, qui ont fait près de 20 000 morts et plus de deux millions de déplacés. 439 personnes ont été tuées dans ces violences au cours du seul mois de janvier 2024, selon l'Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled).
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