La junte au pouvoir semble peu encline à la diffusion de fausses nouvelles, qui plus est par un média de renommée internationale. Le 25 septembre dernier, le gouvernement de transition a《décidé en toute responsabilité de la suspension jusqu’à nouvel ordre de tous les supports de diffusion de Jeune Afrique au Burkina Faso à compter de ce lundi 25 septembre 》, a annoncé le ministre de la Communication. Selon Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, cette décision découle de la diffusion, lundi, d’《un nouvel article mensonger sur le site du journal Jeune Afrique, intitulé “Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée” 》.
《Affirmations faites à dessein》
《Cette publication fait suite à un article précédent (publié le 21 septembre, ndlr) dans lequel Jeune Afrique alléguait qu’ “Au Burkina Faso, la grogne monte dans les casernes” (…) Ces affirmations faites à dessein sans l’ombre d’un début de preuve n’ont pour seul but que de jeter un discrédit inacceptable sur les Forces armées nationales et par-delà l’ensemble des forces combattantes 》, a ajouté le ministre de la Communication.
La décision des autorités burkinabè intervient près d’un an après l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’État. Depuis, plusieurs médias sont passés à la trappe. Avant Jeune Afrique, on peut citer les chaînes françaises LCI et France 24 ou encore Radio France internationale (RFI). Le Burkina Faso avait également suspendu pendant un mois la radio nationale la plus écoutée du pays, Radio Oméga.
La liberté de la presse en danger
À ce bâillonnement des médias s’ajoute l’expulsion des correspondantes des quotidiens français Libération et Le Monde.《Le gouvernement restera intraitable avec tout acteur médiatique qui mettra sa plume au service d’intérêts étrangers à ceux du peuple burkinabè 》, a conclu le gouvernement burkinabè.
De la mauvaise publicité pour la liberté de la presse dans le pays. Selon Reporters Sans Frontières (RSF), le Burkina Faso occupe la 41ème place sur 180 pays en matière de respect de la liberté de la presse. En mai 2023, 30 organisations et médias africains et internationaux se sont mobilisés pour défendre la liberté de la presse dans le pays, appelant le gouvernement de transition à respecter les engagements internationaux en matière de liberté d’expression.
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