Après la suspension de la diffusion de la chaîne France 24 et les expulsions du Burkina Faso des correspondants français du Monde et de Libération par les autorités locales, c’est au tour des services des impôts d’agir. En effet, les agents des impôts ne se sont pas fait des amis le vendredi 2 juin dernier en fermant les locaux d’un journal d’investigation, le très réputé « L'Événement ». Le journal satirique serait sujet à des impayés à en croire les l’Etat burkinabé dirigé depuis septembre dernier par le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la transition et arrivé au pouvoir par un putsch. Le siège du journal a bien été mis sous scellés et plus rien n’est publié depuis lors.
« Il est difficile de ne pas faire le lien entre le travail de ce journal d’investigation et sa fermeture manu militari par les impôts », a regretté la SEP dans un communiqué dimanche 4 juin 2023. Selon la Société des éditeurs de la presse privée, « l’instrumentalisation du fisc et des services publics en général pour faire taire les voix discordantes ou pour mettre au pas les empêcheurs de tourner en rond est une entreprise dangereuse et contre-productive dont il faut se départir ».
Selon un rapport de Reporters sans frontières (RSF) paru en avril, la bande sahélienne dont fait notamment partie le Burkina Faso est menacée de devenir « la plus grande zone de non-information de l’Afrique ». La presse locale et internationale fait face à une « dégradation constante » de ses conditions de travail depuis dix ans, précise le rapport couvrant des pays comme le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, mais aussi le nord du Bénin, confronté à des défis sécuritaires similaires.
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