Un parcours semé d’embûches
Malgré cette investiture, la route vers la candidature n’a pas été sans obstacles pour Akéré Muna. Il y a à peine un mois, le Parti de l’Alliance libérale, qu’il avait approché dans le cadre d’une alliance, avait rejeté sa demande d’investiture, invoquant des “désaccords stratégiques et opérationnels”. Aujourd’hui, le parti Univers lui ouvre ses portes, affirmant que sa candidature représente le “gage de compétence, d’intégrité et de vision dont le Cameroun a besoin”. Selon les responsables du parti, Akéré Muna est l’homme idéal pour porter un “mandat transitoire non renouvelable” visant la refondation du pays.
Une figure de proue de la société civile
La notoriété d’Akéré Muna s’est forgée au sein de la société civile camerounaise, où il a longtemps milité pour la transparence et la justice sociale. Sa participation à la présidentielle de 2025 est perçue comme une tentative de réconcilier la population avec une classe politique souvent critiquée pour sa gestion des affaires publiques. Il a été, par le passé, l’un des membres influents de l’Alliance pour la transition politique (ATP), une plateforme qui visait à unir l’opposition autour d’un candidat unique pour cette élection.
Une opposition divisée
Cependant, la candidature d’Akéré Muna sous l’égide du parti Univers vient bouleverser les stratégies de l’opposition camerounaise. Alors que l’ATP travaillait sur un projet d’unification pour désigner un candidat consensuel, le choix de Muna marque une rupture. Le parti Univers, dirigé par Prosper Nkou Mvondo, fait désormais cavalier seul. Cette décision pourrait fragmenter davantage le camp de l’opposition, d’autant plus que d’autres figures politiques préparent également leur entrée dans la course.
En effet, Cabral Libii, du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a déjà fait savoir qu’il serait candidat. Quant à Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), il a été le premier à annoncer officiellement sa candidature, dès décembre 2023. La multiplication des candidats dans l’opposition risque de compliquer leurs chances face à l’actuel président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.
Un enjeu de taille pour 2025
L’élection présidentielle de 2025 s’annonce comme un tournant crucial pour le Cameroun. La candidature d’Akéré Muna, bien que soutenue par une large coalition, pourrait contribuer à diviser les voix de l’opposition. Toutefois, son parcours et ses prises de position en faveur d’une transition pacifique et d’une gouvernance exemplaire pourraient lui permettre de mobiliser un électorat en quête de changement.
Avec plusieurs prétendants déjà en lice, la présidentielle de 2025 s’annonce comme un véritable test pour l’avenir politique du Cameroun, où la question de l’unité de l’opposition et de la transition démocratique reste centrale.
© MEDIA AFRIQUE NEWS. All Rights Reserved. Design by DPL DIGITAL