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AFRIQUE : LE CAMEROUN PRIVILÉGIE ENCORE LE COTÉ FESTIF !

Alors que le thème retenu pour 47e édition de la journée internationale des droits de la femme est « Investir dans les femmes : accélérer le progrès »le continent africain notamment dans sa partie subsaharienne a encore du mal à se défaire de son côté émotif et festif. Pour cette 47e édition nous faisons un focus sur le Cameroun qui en est sur le plan local à la 39e édition.
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On ne badine pas avec la célébration de la journée internationale des droits de la femme au Cameroun.

C’est du moins ce que l’on puisse dire au regard du déploiement financier, matériel, logistique et humain, presque aux allures de fête de fin d’année juste pour le 08 mars observé dans tout le pays.

Des casiers de bières, à la taille d’une rivière; de la musique acoustique à haut volume dans les maquis; des salles de classes vides dans les écoles maternelles et primaires tenues par des femmes, quand la célébration tombe un jour ouvrable; boutiques et marchés presque à l’arrêt, sifflets à la bouche et cris de joie dans des caravanes motorisées improvisées dans plusieurs villes et quartiers du Cameroun; routes barrées( priorité aux femmes qui se rendent dans les lieux des festivités) voilà l’ambiance festive observée partout au Cameroun pour cette journée dédiée à la femme. 

Le 08 mars prend très souvent les allures apocalyptiques chez certaines femmes au pays des lions indomptables. Des virées nocturnes en tenues légères, des actes de perversité et de vulgarité bafouant parfois la dignité de la femme. Le 08 mars est devenue un véritable problème dans plusieurs foyers qui se boudent juste pour un morceau de tissu pagne qu’on appelle communément au Cameroun le « KABA » 

Nous sommes le 07 mars à Yaoundé, à la veille de la célébration, Yvan est chauffeur de taxi dans la ville de Yaoundé. Il nous conduit dans un salon de couture au quartier briqueterie, réputé dans la capitale comme l’épicentre de l’industrie de l’habillement des tenues traditionnelles africaines. « Le Kaba » est clairement le model de vêtements le plus couru depuis pratiquement une semaine. Les prix du pagne du 08 mars ont connu une inflation depuis un mois, certains accusent les revendeurs d’avoir exprès caché le tissu pour élever les enchères. Le gouvernement camerounais à travers le ministère du Commerce n’arrive pas à suivre le mouvement des ventes au marché noir à des prix faramineux. En prélude à la célébration de 2024, le pagne de cette année offre une variété de couleurs, le vert, le rouge et le jaune. Des couleurs qui cadrent avec celles du drapeau du Cameroun. 

Dans cet espace marchand dit briqueterie, bondé de Femmes et de jeunes filles, chacune met la pression à son couturier pour s’assurer d’avoir sa robe en pagne dit le « Kaba » du 08 Mars prêt le jour dit. 

C’est une pression énorme que Oumarou Daouda, célèbre couturier vit depuis une semaine « Même quand tu leur dis que tu es déjà saturé par les commandes, certaines insistent en payant deux fois plus le prix initial de la couture » Oumarou est donc coincé par son excès d’altruisme. Et à voir la tête de toutes ces dames qui attendent impatiemment, il a plutôt intérêt à ne pas bouger de son banc de couture. Lui et son équipe s’apprêtent à travailler toute la journée et toute la nuit pour honorer à leur engagement.

A quelques boutiques de Douada, se trouve celle d’Aminou qui a reçu une commande spéciale de toute une administration publique. Il doit livrer ce jour même, plus de Trente (30) Kaba d’un même modèle choisi par son client. Aminou a dû faire un recrutement express pour s’alléger la tâche. Le spectre de cette célébration au Cameroun touche aussi et à forte implication la gent masculine qui, à biens d’égards est souvent une victime expiatoire en cas de refus de contribution, soit à l’achat, à la couture ou aux multiples festivités qui s’en suivront. 

Le 08 au Cameroun est devenue un patrimoine national féminin qui touche jusqu’au sommet de l’État.

Pour la plupart des cas, c’est la première dame du Cameroun Chantal BIYA, qui préside la parade au boulevard du 20 mai à Yaoundé, avec en prime la participation de tous les membres du gouvernement. Cette façon atypique de célébrer la journée internationale des droits de la femme au Cameroun, est une vraie curiosité en Afrique et dans le monde. 

Des salles de fête apprêtées pour la circonstance, avec des budgets votés et arrêtés en début de l’exercice budgétaire dans toutes les administrations publiques et privées. 

Des buffets kilométriques offerts au personnel féminin et masculin, des artistes musiciens et comédiens conviés pour rehausser l’éclat des festivités. Et 

Pour couronner une journée ensoleillée, colorée et animée plusieurs femmes se donnent rendez-vous dans les maquis et autres boîtes de nuit pour parachever jusqu’à l’aube une journée festive à la camerounaise, qui continue à étonner plus d’un en Afrique et dans le monde.

Par Raoul Bia Pour MEDIA AFRIQUE NEWS
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