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CAMEROUN : LE PROCÈS DE MARTINEZ ZOGO SE POURSUIT SOUS TENSION

Le procès très médiatisé de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo continue de captiver l’attention au Cameroun. Enlevé, torturé et assassiné en janvier 2023 aux abords de Yaoundé, l’animateur de la radio Amplitude FM est devenu un symbole de la lutte pour la liberté de la presse dans le pays. Le lundi 30 septembre, la neuvième audience de cette affaire s’est ouverte devant le tribunal militaire de Yaoundé, mais au lieu de progresser sur le fond, la défense a soulevé de nouvelles contestations.
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La défense dénonce des irrégularités

L’audience, qui devait marquer une étape cruciale dans l’avancée du procès, a été dominée par les avocats de la défense, qui ont réclamé la libération provisoire de leurs clients, invoquant des irrégularités procédurales. Maître Charles Tchoungang, avocat de Jean-Pierre Amougou Belinga, un puissant homme d’affaires et patron de presse accusé de complicité dans l’assassinat de Zogo, a pointé du doigt ce qu’il considère comme des violations des droits de son client.

Selon Tchoungang, des perquisitions auraient été effectuées sans mandat à des heures indues, et les procès-verbaux relatifs à ces perquisitions seraient absents du dossier. Ces éléments, selon lui, constituent des vices de procédure qui doivent être pris en compte par le tribunal.

Un débat juridique houleux

Face à ces accusations, le commissaire du gouvernement a rejeté les arguments de la défense, qualifiant ces exceptions de nullité de “prématurées”. Selon lui, ni la défense ni le ministère public n’ont encore eu accès complet au dossier, ce qui rend, selon ses dires, ces contestations sans fondement à ce stade du procès.

Les avocats de la défense ont également remis en question la légitimité de la procédure qui a conduit à l’arrestation des accusés, dénonçant l’absence d’une enquête préliminaire en bonne et due forme. Cependant, Maitre Assira, représentant de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), a rétorqué qu’en cas de découverte de cadavre, la loi prévoit directement une enquête de flagrance, rendant inutile une enquête préliminaire.

Le représentant de l’État a, par ailleurs, demandé au tribunal de requalifier les charges retenues contre les accusés en assassinat, tout en appelant au rejet de la demande de mise en liberté provisoire d’Amougou Belinga. Ce dernier, accusé d’avoir joué un rôle clé dans le meurtre du journaliste, reste l’une des figures les plus controversées de ce procès.

Le procès de l’assassinat de Martinez Zogo, qui incarne aux yeux de nombreux Camerounais une atteinte à la liberté d’expression et à l’intégrité des journalistes, continue d’avancer sous haute tension. Alors que les débats de fond sont attendus avec impatience, le climat reste électrique entre les différentes parties.

Une affaire qui secoue l’opinion publique

Ce procès met en lumière les défis liés à la protection des journalistes au Cameroun, où les affaires impliquant des figures influentes sont souvent marquées par des rebondissements judiciaires. Le sort de Jean-Pierre Amougou Belinga et des autres accusés est désormais suspendu aux décisions des juges, alors que la pression monte tant du côté des défenseurs de la liberté de la presse que de l’opinion publique camerounaise.

La suite des audiences promet d’être décisive pour établir la vérité sur les circonstances entourant cet assassinat tragique et de clarifier les responsabilités des différents acteurs impliqués dans ce drame.

Par Raïssa M Pour MEDIA AFRIQUE NEWS
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