En 2022, lors des divergences poussées avec Abidjan sur le cas des 49 militaires censés intégrer la MINUSMA, le Colonel Assimi Goïta s’était rabattu sur le Président Faure Gnassingbé. Le numéro 1 Togolais était déjà le médiateur attitré du Mali auprès de la sous-région et s’était montré assez décisif dans la levée des lourdes sanctions infligées à Bamako à l’époque.
Le président togolais Faure Gnassingbé avait en outre croisé son homologue de la Guinée Bissau à peine installé à la tête de la CEDEAO, lors de la première visite officielle du général Sissoko Emballo comme président en exercice. Suite au coup d’État du Niger, en juillet dernier, et la menace militaire, Bamako affichait un retrait de l’instance régionale avant de pousser Niamey à s’offrir les services de Lomé.
Une médiation gagnante d’autant que l’option militaire sera finalement enrayée. Au fil des mois, Lomé va prendre tout le monde à contre-pied en mettant son port à la disposition du Niger. Une position assumée qui n’a jusque-là pas été condamnée ou remise en cause par la CEDEAO. Enfin, nul n’ignore la proximité du facilitateur désigné de Bamako avec Alassane Ouattara ainsi que leur convergence de vues sur la sécurité sous-régionale.
Cependant, le maintien des suspensions des instances et les bonnes relations entre Abidjan et Paris auront eu raison de la médiation. Finalement, les pays des 3 frontières optent désormais pour leur cadre commun dénommé Alliance des États du Sahel. Un marché de 70 millions d’habitants auquel croient les militaires présidents qui pourraient bien rompre avec la monnaie commune.
Ainsi, la diplomatie du Togo tiendra bien la barre autrement dans ce délicat dossier, afin que le navire Mali ne tangue pas et que la région de l’AES ne coule face au péril terroriste. Les conclusions du prochain sommet extraordinaire sur la question situeront si Bamako avait recours à Lomé ou si le bilatéralisme prévaudrait au nom des intérêts partagés entre nations voisines.
© MEDIA AFRIQUE NEWS. All Rights Reserved. Design by DPL DIGITAL