Des Comoriens venus de plusieurs régions du pays sont descendus dans la rue le 27 mai dernier à l’appel de l’opposition afin de protester contre la gestion par le gouvernement de la crise en cours sur l’île voisine de Mayotte. L’opposition entendait dénoncer la reprise de l’opération de démolition de bidonvilles et l’expulsion des Comoriens en situation irrégulière à Mayotte.
Selon elle, le gouvernement n’adopterait pas une position claire sur la question. Interrogé par nos confrères de RFI, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019, Fahmi Said Ibrahim affirme qu’il serait «peut-être temps que le gouvernement clarifie sa position et que l’on sache exactement où il en est. On ne peut pas continuer à entendre ce double discours, à la fois celui du gouvernement et celui de la préfecture de Mayotte qui, somme toute, sont contradictoires. »
Pour sa part, le gouvernement, par l’entremise de son secrétaire général, Daniel Ali Bandar a tenu à rappeler le principe toujours défendu par les Comores c’est- à-dire, ne pas céder sur la question de Mayotte. Il a par ailleurs regretté que l’opposition selon lui, n’est pas « capable de mettre de côté les divergences politique » et a donc appelé au rassemblement autour de cette question.
La marche improvisée de l’opposition a fait l’objet d’une dispersion par la police puisque, selon les autorités, seule la réunion avait été déclarée, pas la marche. Cette dispersion aurait causé des blessés et des arrestations.
Pour rappel, devant des manifestations incessantes et l’exaspération des mahorais face à la délinquance grandissante sur l’île, la France a lancé une opération dite « Wuambushu » en début du mois d’avril. Celle-ci visait à démolir des bidonvilles et à expulser les ressortissants étrangers en situation irrégulière que les mahorais accusent d’être à l’origine de la délinquance au sein du département.
Dès le début des opérations, les autorités françaises avaient commencé l’expulsion des Comoriens en situation irrégulière. Les autorités comoriennes qui n’ont jamais reconnu la souveraineté de la France sur ce territoire, ont refusé l’accès aux bateaux français de leurs côtes. Dans le même temps, la justice française avait
suspendu l’opération après des recours. Le président comorien, lui-même en visite en France en début de mois d’avril avait exhorté son homologue Emmanuel Macron à suspendre l’opération.
Cependant, depuis le 22 mai et la décision de justice autorisant les démolitions sous réserve de relogement, les bruits de pelleteuses ont repris à Mayotte ainsi que les navettes vers Moroni. Interrogé sur le plateau de France 24 en marge d’une visite à Paris en début de mois de mai, le président comoriens, a balayé les rumeurs faisant état de compensations financières de la part de Paris à l’État comorien, contre un retour de ses ressortissants.
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