Des hommes en treillis, alliés d’hier, s’opposent aujourd’hui pour le contrôle des institutions en employant la violence des armes. Abdel Fattah Al-Burhan, chef des forces armées à la tête du pays depuis 2019, résiste, riposte face aux attaques de son ex acolyte Mohamed Hamdan Dongolo, commandant des Forces de Soutien Rapide (FSR), un groupe paramilitaire lancé dans la conquête du pouvoir.
Le Soudan du Nord vit les moments troubles de son histoire. Qui pour concilier les parties pour un retour à l’accalmie dans un contexte de prolongement de la guerre ? L’UA, dont l’une de ses missions principales est la résolution des conflits sur le continent, semble déborder par la situation actuelle. Les actes concrets en vue de dissuader les antagonistes manquent aux autorités d’Addis-Abeba tournées vers les discours or leur impact n’effleure pas les forces opposées.
Les batailles se poursuivent malgré les tentatives de négociation de Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union Africaine (CUA), missionné au Soudan dès le début des conflits pour ‘’engager les parties vers un cessez-le feu’’. L’UA reconnaît les risques des violences et exprime sa ‘’profonde inquiétude’’. Un aveu d’échec des dirigeants de l’instance ? Sa posture, non loin de celle d’un simple observateur, prive l’apport qu’on attend d’elle pour résoudre le problème soudanais et de façon globale, le problème africain.
Pourtant l’alerte est maximale. ‘’ A l’instar des États-Unis, de l’Union européenne et des pays arabes et asiatiques, plusieurs États du continent s’activent pour rapatrier leurs ressortissants’’. Lit-on dans les colonnes du journal Le Monde dans sa parution du 26 avril. ‘’ Le Soudan a des frontières avec sept pays au total, chacun ayant des problèmes de sécurité liés à la politique de Khartoum’’. Renchérit BBC News dans sa publication du 25 avril.
De son côté, l’OMS dans son récent rapport sur le Soudan annonce la mort de 420 personnes, 3.700 blessés et de milliers de réfugiés à l’intérieur du pays et dans les pays voisins. Plusieurs sources font état de l’augmentation des chiffres dans le déroulement de la guerre. L’inaction de l’UA dans le cas actuel du Soudan, rappelle le drame lybien, les violences à l’Est de la RDC, les troubles en RCA et bien d’autres situations de guerre en Afrique où le mutisme de cette institution à la solde des puissances étrangères, oblige à s’interroger sur ses stratégies et sa finalité.
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