La Côte d’Ivoire, qui avait produit, en 2022, 2,4 millions de tonnes de cacao, a dû resserrer son offre cette année. Ses ventes à terme de cacao pour 2023-2024 ont chuté de 1,3 million de tonnes (-13,3 %) entre le 1er octobre 2022 et le 7 juillet 2023, date à laquelle le Conseil café-cacao, l’instance nationale de régulation, a décidé de les suspendre pour s’assurer de pouvoir honorer toutes les commandes.
Les mauvaises récoltes liées aux changements climatiques ont affecté les plantations de cacaoyers, provoquant la chute des fleurs à peine formées et favorisant la propagation des maladies fongiques.
De plus, ce n’est pas la première fois que la filière connaît une crise liée à une inadéquation des prévisions et de la production effective. Mais, contrairement à ce qui s’était produit lors de la saison de surproduction en 2016-2017, l’Organisation internationale du cacao prévoit cette année un déficit entre l’offre et la demande de 116 000 tonnes. Un écart qui pourrait tourner à l’avantage des pays producteurs si les acheteurs se pressent pour acquérir les stocks restants. Néanmoins, les planteurs ivoiriens ont peu de chances pour en profiter.
Le prix de la saison 2023-2024 sera annoncé le 1er octobre. Pour la saison 2022-2023, il atteignait 900 francs CFA le kilogramme (1,37 euro). Un montant trop bas, plaide Edmond Konan, président en charge de la normalisation, de la certification, de l’étiquetage et du développement durable à la Confédération patronale des PME de Côte d’Ivoire, interrogé par la correspondance du Monde Afrique.
⟨⟨La plus grande menace de la filière cacao, rappelle Edmond Konan, c’est la diversification. Les planteurs ont un comportement rationnel : si une culture s’avère plus rentable que celle du cacao, ils quitteront la cacaoculture⟩⟩.
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