On le murmurait depuis quelques temps; c’est désormais officiel. Le président Alassane Ouattara a signé, le 6 octobre dernier, le décret mettant fin aux fonctions du Premier ministre ainsi qu’à celles du gouvernement.《Le président de la République exprime sa gratitude au Premier ministre Patrick Achi et à l’ensemble des membres du gouvernement pour leur engagement au service de la Nation au cours de ces dernières années》, a annoncé le secrétaire général de la présidence de la République dans un communiqué lu à la télévision.
《En attendant la nomination du nouveau Premier ministre et la mise en place d’un nouveau gouvernement, le Premier ministre et les membres du gouvernement sortants sont chargés d’expédier les affaires courantes》, a conclu Abdourahmane Cissé. Patrick Achi avait été nommé en mars 2021 après le décès des suites d’un cancer de son prédécesseur, Hamed Bakayoko, qui avait lui-même succédé à Amadou Gon Coulibaly, mort en juillet 2020. L'ingénieur de 68 ans avait démissionné en avril 2022, avant d’être reconduit à son poste dans la foulée lors d’un léger remaniement. Le mois dernier, il a remporté une confortable victoire aux élections locales dans sa région de la Mé (Sud).
Comment interpréter cette décision ?
Pour certains analystes politiques, la dissolution du gouvernement intervient après la victoire du parti présidentiel, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), aux élections régionales, municipales et sénatoriales de septembre 2023. Il pourrait s'agir d’une stratégie du président Ouattara pour renforcer sa majorité et préparer les prochaines échéances électorales, notamment la présidentielle de 2025.
La dissolution du gouvernement pourrait aussi être liée à des tensions au sein de la majorité présidentielle. Une partie de l’opinion estime, enfin, que la décision du président Ouattara pourrait aussi avoir été motivée par la santé de Patrick Achi, qui a été hospitalisé à deux reprises cette année.
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