Cette condamnation fait suite à l’une de ses apparitions sur les réseaux sociaux, où il critiquait ouvertement la gestion du président Alassane Ouattara. Mamadou Traoré avait notamment qualifié plusieurs promesses présidentielles de « promesses de grin » (terme argotique ivoirien signifiant mensonge) et avait allégué que le matériel militaire utilisé lors du défilé de la fête de l’indépendance, le 7 août, avait été « loué à la force Takuba », une unité militaire française opérant dans le cadre de l’opération Barkhane, chassée du Mali.
Sa condamnation découle d’une publication sur Facebook, jugée coupable de « diffusion de fausses informations » et de « trouble à l’ordre public » par le tribunal des flagrants délits d’Abidjan, le vendredi 16 août 2024.
Lors de son audience, Mamadou Traoré a tenté de se défendre en affirmant qu’il avait utilisé le conditionnel pour « prendre de la distance » avec l’information, plaidant l’humour. Il a expliqué avoir supprimé son post après avoir constaté l’ampleur des réactions suscitées. « Mes adversaires politiques me connaissent comme quelqu’un qui aime titiller. J’ai fait ce post pour amuser la galerie », a-t-il déclaré à la barre. « Mais quand j’ai vu que les commentaires prenaient une tournure inattendue, j’ai immédiatement supprimé la publication », a-t-il ajouté.
Le tribunal a estimé que ses déclarations portaient atteinte aux institutions de la République et à l’image du chef de l’État. En plus de la peine de prison, Mamadou Traoré a été condamné à une amende et à cinq ans de privation de ses droits civils et politiques.
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