L’Institut Français de Juba a été le cadre du lancement d’un livre de poésie en langue Bari, une langue autochtone de la région de Juba. Accompagné de plusieurs autres auteurs et experts sud-soudanais, l’auteur du livre, David Lukan, a présenté la particularité de cette œuvre.
David Lukan a lu des extraits de son recueil de poésie, affirmant qu’il a appris cette langue « dans le ventre de sa mère » et ne l’a jamais perdue, même pendant son long exil à Khartoum. Il a mis plus de 20 ans pour publier ce premier recueil, un acte presque militant.
Cette rencontre a également été l’occasion d’une réflexion critique sur le statut des langues locales dans le pays. Le Soudan du Sud compterait 71 langues, selon un rapport de l’UNICEF de 2016. Ces langues sont reconnues par la Constitution transitoire adoptée à l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.
L’impact du colonialisme a également été au centre des échanges. « L’impact du colonialisme a perduré de façon psychologique, influençant notre façon de penser », a déclaré David Lukan. « Quand ils nous disaient que nos langues ne sont pas des langues, mais seulement des dialectes, nous avons commencé à y croire inconsciemment ou subliminalement. »
Il est important de rappeler que le Ministère de l’Éducation sud-soudanais a introduit l’enseignement en langues locales, de l’école primaire jusqu’à l’université. Cependant, aucune formation spécialisée n’existe pour le moment.
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