Le contexte économique morose dans le pays n’a pas freiné les ardeurs d’Abdel Fattah Al-Sissi. Le président sortant a annoncé, le 2 octobre au Caire, se présenter à la présidentielle de décembre prochain, briguant ainsi un 3ème mandat.
À l’issue d’une conférence durant laquelle il a déroulé《dix ans de succès》, le Maréchal a dit vouloir《se présenter pour continuer à rêver avec un nouveau mandat》, invitant《tous les électeurs à voter, et ce même si ce n’est pas pour moi》, a-t-il ajouté. Un scrutin qui se déroulera sur fond de crise économique et qui s’annonce plus ardu que les précédents.
En effet, l'inflation a atteint 39,7% en Égypte en août dernier, son plus haut niveau historique dans ce pays où les réformes réclamées par ses créanciers tardent à venir. Les chiffres de l'institut national des statistiques du plus peuplé des pays arabes sont sans appel. 60% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté ou tout juste au-dessus.
Le développement au prix des sacrifices
Pourtant, Abdel Fattah Al-Sissi a prévenu, le 30 septembre dernier, les 105 millions d'égyptiens, déjà étranglés par une inflation à 40 % et une dévaluation de 50 %, qu'il fallait qu'ils fassent des《sacrifices》.《Si la construction, le développement et le progrès doivent se faire au prix de la faim et des privations, ne dites jamais ‘On préfère avoir à manger'》, a-t-il dit.
En 2014 puis en 2018, le président-candidat Sissi l'avait emporté avec 96 % puis 97 % des voix face à une opposition soit laminée par une répression implacable soit fantoche. Même si les experts ne doutent pas de sa victoire, les candidatures d'opposants qui s'en prennent directement au président et à la puissante armée dont il est issu se multiplient, fait inédit depuis sa prise de pouvoir.
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