Publiée le 20 juin par la Banque mondiale, la dernière édition de la Note de conjoncture économique du Gabon est sans appel : le pays d’Ali Bongo doit reformer les subventions aux carburants car celles-ci profitent principalement aux segments les plus riches de la population. Le rapport présente également les enseignements tirés de l'expérience de pays qui ont mené à bien des processus d’ajustement des prix.
« Étant donné que les subventions aux carburants profitent essentiellement aux couches les plus aisées de la population, il apparaît important d'envisager des politiques alternatives plus efficaces et mieux ciblées pour soutenir les personnes les plus vulnérables », a expliqué Sonia Barbara Ondo Ndong, coauteure du rapport.
À la lumière de l’expérience internationale, le rapport décrit les bonnes pratiques et les mesures d'accompagnement possibles pour une réforme des prix des carburants qui soit socialement acceptable et qui réduise au minimum l'impact sur la population : Réformer en priorité les subventions qui profitent aux couches les plus riches de la population et qui représentent le coût le plus élevé pour les finances publiques ; adopter un mécanisme temporaire de lissage des prix qui offre un juste équilibre entre volatilité excessive et risques budgétaires.
Relever les défis du développement
Pour réformer les prix du carburant, le rapport recommande également d’échelonner la réforme pour permettre aux ménages et aux entreprises de s’adapter et pour déployer des mesures d’atténuation ; engager des consultations avec toutes les parties prenantes et mener des campagnes de communication pour répondre aux préoccupations des différents groupes économiques ;adopter des mesures ciblées pour atténuer l’impact sur les groupes les plus vulnérables et les secteurs clés pour l’économie, en renforçant les filets sociaux et en augmentant les dépenses sociales.
La réduction des subventions aux carburants permettrait au Gabon de dégager des ressources qui pourraient servir à soutenir une politique budgétaire anticyclique et à relever les défis du développement. « L’expérience des pays qui ont réformé les subventions aux carburants montre qu'il n'existe pas un ensemble unique et uniforme d’interventions. Au contraire, ces mesures doivent faire l'objet d'un débat public et être conçues de manière à refléter les préoccupations et les caractéristiques de chaque pays », a conclu Erick Tjong, coauteur du rapport.
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