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GABON : LE CONTRE-PIED DE JULIEN NKOGHE BEKALE

L’ancien Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, a surpris l’opinion par un contre-pied fait aux nouveaux hiérarques de sa formation politique, le Parti democratique gabonais ( PDG), à qui il a coupé l’herbe sous le pied par une déclaration adroite qui rompt avec la ligne empreinte d’arrogance et de mépris du parti. Dans une adresse plutôt bien structurée, l’ancien Premier ministre, par des formules savamment choisies, a su amener les deux principaux axes qu’on retiendra finalement de son intervention.
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En premier, son mea culpa pour sa part de responsabilité devant l’échec des gouvernements successifs auxquels il a participé. C’est avec gravité que JNB a reconnu le manque de courage qui a parfois caractérisé ses choix et ceux de ses compagnons, et qui « par ignorance, par omission et par action » les a conduit à faillir.

Courageusement, l’ancien Premier ministre a imploré l’indulgence des gabonais devant ses insuffisances qu’il assume sans faux fuyants. Pour autant qu’il soit comptable de la situation du pays, sans aucun élan d’arrogance, a demandé que celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre. Rappelant ainsi à tous les gabonais, leur responsabilité collective dans l’échec de la nation.

C’est fort de cela que le natif de Ntoum a estimé que le temps est venu pour chaque gabonais de rompre avec ce passé. Joignant les actes à la parole, il a, en perspective au dialogue national qui se profile, fait des propositions concrètes, manifestant sa grande volonté d'œuvrer à la reconstruction nationale.

Parmi les plus marquantes, l’ancien Premier ministre verse dans le débat public, la proposition très pertinente de « constitutionnalisation de l’institution militaire ». Il estime que  l'armée est la seule à pouvoir mettre fin aux dérives gouvernementales. Une proposition d'ailleurs, en parfaite cohérence avec son soutien assumé au Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).

L'ancien député du Komo-Mondah plaide pour une transition plus longue et non expéditive afin que dans le processus de restauration des institutions, elle ne s’inscrive pas dans une forme de précipitation. Pour lui, la situation du Gabon est semblable à un « cancer qui est une maladie de long cours qu’il faut soigner lentement mais sûrement ».

Par ailleurs, l’homme n’a pas manqué à sa réputation de juriste en invitant à la réécriture d’une Constitution qui permet à ce que « le pouvoir arrête le pouvoir ». Sans doute pour conjurer le triste sort qu’a connu notre Gabon en octobre 2018.

La proposition la plus surprenante et non moins pertinente de JNB aura été « la suppression de la fonction de Premier Ministre ». Une belle ironie puisque la proposition émane d’un ancien premier ministre. Mais paradoxalement, n’est-elle pas plus pertinente dans  sa bouche? Assurément au vu du pedigree de l’homme.

Qu’on l’apprécie ou non, la déclaration inattendue de JNB revêt une double importance du point de vue de ses propositions, d’une part, et du point de vue de son parti, d’autre part.

Aussi, elle vient jeter un pavé dans la marre, tant elle prend à revers ses camarades pédégistes qui eux, ont choisi de faire dans le déni et le chantage en orchestrant au cours des derniers jours, des déclarations intempestives et des rassemblements inopportunes.

Par Mikail BA Pour MEDIA AFRIQUE NEWS
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