Commandée depuis mars dernier, cette campagne n'a jamais été réalisée. Cependant, elle a été payée par les compagnies pétrolières et gazières, rapporte le média en ligne Le Confidentiel.
Dans un courrier datant de mars dernier, le ministre du pouvoir déchu d'Ali Bongo avait saisi les opérateurs pétroliers et gaziers du pays dans l'optique du financement de cette campagne de communication.
⟨⟨Dans le cadre de la mise en œuvre vre du Plan d'Accélération de la Transformation (PAT), une campagne de communication à l'échelle nationale et internationale spécialement dédiée à la promotion du secteur pétrolier et gazier gabonais a été retenue comme projet prioritaire au titre de l'année 2023⟩⟩, avait écrit Vincent de Paul Massassa. C'est ⟨⟨le cabinet Energy Capital and Power, spécialisé dans la communication dans le secteur pétrolier et gazier qui a été sélectionné⟩⟩ pour conduire cette opération de relations publiques, et ce sans appel d'offres, a insisté l'ex-ministre dans son courrier.
Une opération à 128 milliards de francs CFA
Si certaines compagnies pétrolières se seraient exécutées en procédant effectivement au paiement sur le compte du cabinet sud-africain, dans un compte offshore domicilié à l'Ile Maurice, d'autres en revanche se sont abstenues de le faire. Pour l'heure, l'on ignore le montant versé par les entreprises pétrolières et gazières pour le financement de la campagne de communication nationale et internationale pour promouvoir le marché des hydrocarbures gabonais. Néanmoins, celui-ci serait chiffré à près de 208 millions de dollars, soit plus de 128 milliards de francs CFA.
Ce type d'opération n'est pas prévu dans le contrat ou convention entre l'Etat gabonais et les opérateurs pétroliers et gaziers.
⟨⟨Si de façon exceptionnelle l'Etat avait besoin d'être accompagné par un opérateur, ce dernier émet le paiement à l'ordre de la Direction Générale des Hydrocarbures dont les comptes sont logés à la Caisse des Dépôts et Consignations, et c'est elle qui paie directement le prestataire. Le ministre du Pétrole a demandé à toutes les entreprises de payer des fonds pour une campagne de communication qui n'a jamais existé », a confié une source relayée par Le Confidentiel.
Une nouvelle affaire qui n'arrange pas Vincent de Paul Massassa qui a déjà fait l'objet de forts soupçons de malversations financières au département ministériel, dont il a été à la tête de décembre 2019 à août 2023. Affaire à suivre…
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