S'il est des villes en Gambie où l'on veille à la préservation des traditions, celle de Janjubureh en fait partie à la faveur, entre autres, de la célébration du rite Kankurang qui se manifeste par la présence d'un être mi- humain, mi-spirituel, armé d'une machette et vêtu d'écorces et de branches portant des feuilles encore verdâtres qui représente des esprits de la forêt.
Dans la tradition mandingue, ce génie de la forêt est chargé d'éloigner les mauvais esprits chez les jeunes initiés, de ramener l'ordre et la justice et de renforcer la cohésion au sein de la communauté. Ainsi chaque année est célébrée ce rite Kakurang à Janjubureh.
“C'est incroyable, c'est unificateur et culturel, et c'est quelque chose qui appartient à la Gambie et au Sénégal, il est donc important que nous organisions cela chaque année” explique jarjou, un festivalier.
La danse au clair de lune autour d'un baobab, arbre sacré, est source d'attraction. Elle fait partie des activités très en vue lors du festival Kakurang.
Tam-Tam, sifflets, cris, clameurs et danses, tout est mis en œuvre pour donner un cachet spécial à ce festival annuel que n'hésitent pas à venir admirer les populations qui, pour manifester le plaisir qu'elles éprouvent, offrent de l'argent aux aux esprits de la forêt pour qu'ils intercèdent en leur faveur auprès des divinités.
Pour Nichol Ndey, une habituée du festival, participer à ses réjouissances “est un devoir”. “La plupart de ces cultures sont en train de disparaître à cause de l'éducation et de l'influence occidentale. Je veux que mes enfants acquièrent ces connaissances, voient ce qu'est notre culture, sachent d'où ils viennent” poursuit-elle.
Trois jours durant, sous la lune et le soleil, la ville de Janjanbureh, sur les rives du fleuve Gambie, à 250 kilomètres de Banjul, capitale de Gambie, vit au rythme de cet événement culturel qui, depuis 2018, tente de préserver cette tradition mandingue classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2005.
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