C’est une affaire qui divise le pays. Prétextant le respect des coutumes, l’Assemblée nationale a commencé, le 4 mars, l’examen d’un texte de loi levant l’interdiction des mutilations génitales féminines, en vigueur depuis 2015. Selon le journal Le Monde, « le parlementaire Almameh Gibba a introduit la proposition de loi en première lecture. L’examen a été renvoyé à une seconde lecture prévue le 18 mars ».
Les mutilations génitales féminines se caractérisent par l’ablation partielle ou totale pour des raisons non médicales des organes génitaux externes (clitoris, grandes et petites lèvres, parfois avec infibulation). Elles constituent une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes, reconnus par l’Union africaine (UA) par signature en 2005 du protocole de Maputo, que la Gambie avait ratifié la même année.
Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), 76% des Gambiennes de 15 à 49 ans avaient subi des mutilations génitales et 75% des Gambiennes de 15 à 19 ans. L’éventualité d’un retour des mutilations génitales féminines divise le pays depuis des mois. Quelques dizaines de femmes et d’hommes ont manifesté à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement pour la levée de l’interdiction, arguant que « la circoncision féminine » est une tradition profondément enracinée.
A contrario, de nombreuses organisations de la société civile demandent au gouvernement de rester ferme. « En tant que gens responsables, nous veillerons à ce que l’amendement proposé ne passe pas », a assuré Seedy Njie, vice-président de l’Assemblée nationale gambienne.
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