GHANA: 50 MILLIONS DE DOLLARS DE L’UE

Dans un contexte de menace djihadiste croissante en Afrique de l’Ouest, le Ghana a reçu mercredi à Accra un important lot de matériel de sécurité d’une valeur de 50 millions de dollars de la part de l’Union européenne (UE). Cette aide vise à renforcer les capacités des forces de sécurité ghanéennes face aux risques sécuritaires transfrontaliers.

Un appui stratégique pour la sécurité nationale

Lors de la cérémonie de remise du matériel, le ministre ghanéen de la Défense, Edward Omane Boamah, a salué ce soutien européen, le qualifiant d’« indéfectible » et essentiel pour la protection des citoyens et la défense des valeurs démocratiques du pays.

L’aide fournie par l’UE comprend des outils de communication avancés ainsi que des équipements de génie civil et fluvial, notamment des bateaux destinés à renforcer la surveillance des frontières et les capacités de lutte contre le terrorisme. Cette livraison s’ajoute aux 105 véhicules militaires déjà fournis par l’Union européenne en 2023.

Prosper Douglas Bani, conseiller national pour la sécurité du Ghana, a souligné la nécessité d’une approche globale pour contrer « les groupes extrémistes violents, l’expansion des réseaux criminels transnationaux et la menace persistante de l’instabilité transfrontalière ». Selon lui, ces nouveaux équipements contribueront également à réduire la contrebande et la pêche illégale le long des voies navigables ghanéennes.

Un rempart contre l’expansion du djihadisme en Afrique de l’Ouest

Irchad Razaaly, ambassadeur de l’UE au Ghana, a réaffirmé la solidarité entre Bruxelles et Accra face aux défis sécuritaires. Le soutien européen s’inscrit dans un effort plus large visant à contenir l’instabilité au Sahel et à renforcer le rôle du Ghana comme bastion de stabilité dans la région.

Depuis plusieurs années, l’Afrique de l’Ouest est confrontée à une recrudescence des attaques terroristes menées par des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Si le Ghana a jusqu’à présent été épargné par des attaques directes, la menace d’une expansion du djihadisme vers les pays côtiers, notamment la Côte d’Ivoire et le Bénin, reste préoccupante. Ce dernier a déjà subi plusieurs assauts à ses frontières avec le Niger et le Burkina Faso.

Des chercheurs estiment que, pour le moment, les groupes armés utilisent le nord du Ghana comme une zone de repli pour se ravitailler et échapper aux autorités. Cependant, face à la montée des tensions régionales, Accra redouble de vigilance et renforce sa coopération avec ses partenaires internationaux pour prévenir tout débordement sur son territoire.