Dans plusieurs quartiers de la ville de Labé et des préfectures environnantes comme Mali, l’industrie locale de production des vêtements issus de la teinture connaît un véritable essor. Le leppi est une combinaison de tissus en coton, ingénieusement tissés pour mettre sur le marché des vêtements bleu et blanc attrayants, fabriqués au Fouta. Bien colorés, beaux et brillants, ces vêtements aux divers motifs sont très prisés lors des grandes cérémonies : fêtes, mariages ou baptêmes.
Comment le leppi se fait-il ?
La splendeur du leppi et du Ngara exige un processus ingénieux en amont. Il faut d’abord trouver les tissus et les coudre pour en faire des pagnes, puis les imbiber dans des fûts remplis d’indigo pour obtenir le précieux sésame. « C’est cette poudre qui donne la couleur bleue aux vêtements », explique une artisane trouvée en pleine activité dans le quartier Donghora, dans la commune urbaine de Labé.
Les femmes au grand rendez-vous !
Dans cette vieille activité génératrice de revenus, les femmes jouent un rôle essentiel. Avec les moyens du bord, elles parviennent à subvenir à leurs besoins. « Nous prenons les tissus à crédit et les distribuons à ceux qui cousent pour nous selon les motifs. Ensuite, nous imbibons les tissus dans des fûts d’indigo. Cette étape prend quelques jours. Ensuite, nous les retirons des fûts pour les suspendre, puis les envoyons chez les blanchisseurs pour la mise en forme », raconte Aïssata, une autre artisane.
La contrefaçon, un problème de plus en plus préoccupant !
Une fois la mise en forme terminée, le produit fini est acheminé directement dans les lieux de vente. Cependant, les efforts des artisans sont souvent anéantis par la contrefaçon de leurs produits. Cette situation est très mal perçue par les artisans : « C’est la chinoiserie qui nous pose problème. Ce qu’ils font n’a ni la même garantie ni la même authenticité que ce que nous produisons », se lamente Mamadou Alpha Camara.
En plus de ces difficultés, les spécialistes du leppi font face à l’épineuse question de l’obtention du matériel de travail. Ils demandent l’implication de l’État pour « diminuer les prix » afin que le secteur soit réglementé sur toute la ligne.
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