Mal leur en a pris. Après avoir été dispersés à coups de gaz lacrymogènes, une douzaine de journalistes ont été arrêtés, le 16 octobre à Conakry. « Nous avions l’intention de nous rassembler au rond-point du port. Les forces de l’ordre mixtes police-gendarmerie nous ont gazé », a confié à l’AFP, un journaliste ayant échappé à l’arrestation.
Les professionnels des médias arrêtés, qui protestaient contre le blocage du média en ligne Guinée Matin, depuis août dernier, ont ensuite été déférés au tribunal pour « participation délictueuse à un attroupement illégal ». Des faits ayant suscité de vives réactions des principales associations de journalistes du pays, à l’instar de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
« Je condamne avec la plus grande fermeté l’arrestation et le déferrement de 14 journalistes ce lundi 16 octobre alors qu’ils participaient à la manifestation pacifique organisée par le Syndicat des Professionnels de la Presse en Guinée (SPPG) pour dénoncer les entraves récurrentes à l’exercice de la liberté de la presse », a déclaré le président de l’UFDG dans un communiqué.
« J’exhorte les Associations, Syndicats de la presse ainsi que tous les acteurs politiques et sociaux à se mobiliser pour exiger la libération immédiate des journalistes arrêtés et pour protéger à tout prix la liberté de la presse des dérives autocratiques de la junte au pouvoir ! », a ajouté Mohamed Soumah.
La liberté d’expression en danger
La liberté de la presse en Guinée est un sujet sensible et controversé, surtout depuis le coup d’État du 5 septembre 2023 qui a renversé le président Alpha Condé. Selon plusieurs sources, les autorités de transition, dirigées par le colonel Mamadi Doumbouya, ont pris des mesures restrictives à l’égard des médias privés, les empêchant de couvrir librement l’actualité politique du pays.
La liberté de la presse était déjà menacée en Guinée sous le régime d’Alpha Condé. Malgré la fin des peines privatives de liberté pour les délits de presse, certains journalistes ont fait l’objet d’arrestations et ont été placés en détention cette année. La Guinée occupe la 110e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2023 établi par Reporters sans frontières (RSF).
© MEDIA AFRIQUE NEWS. All Rights Reserved. Design by DPL DIGITAL