Le collectif d’avocats en charge de défendre les parties dans le procès des massacres du 28 septembre 2009 a annoncé lundi dans une lettre adressée aux autorités guinéennes, la suspension de sa participation au procès. Cette annonce fait suite à un ultimatum donné au ministère de la justice quelques semaines plus tôt.
Les membres du collectif justifient leur décision par le nom paiement de leurs prestations depuis huit mois. En effet, les avocats affirment que leurs cabinets sont « dans une situation de déliquescence susceptible d’entrainer leur fermeture ». Ils relèvent que leurs clients sont
sans revenus et sont donc incapables de « faire face à leurs obligations ». La cour qui a pris acte de ce boycott, a renvoyé le procès à la semaine prochaine.
Les autorités guinéennes de transition ont toujours manifesté leur souhait de solder les comptes de ces massacres. Elles s’étaient donc engagées à organiser ce procès très attendu par les Guinéens et les organisations de défense des victimes.
C’est dans cette perspective qu’en 2018, les autorités judiciaires guinéennes rendent public les conclusions de l’évaluation du coût de ce procès qu’elles estiment à 8 millions d’euros. Elles s’engagent dans la foulée à le financer à hauteur de 77%. Les Etats-Unis et la France c’étaient quant à eux engagés respectivement à contribuer à hauteur de 17% et 5% de ce montant.
Après l’annonce de ce boycott, les familles des victimes ainsi que les collectifs de défense des victimes qui vivent ce procès comme un espoir de justice pour leurs proches, ont exprimé leurs vives inquiétudes.
Pour rappel, le procès des massacres du 28 septembre débuté en septembre 2022, juge l’ancien putschiste, le capitaine Moussa Daddis Camara et plusieurs co-accusés qui répondent de nombreux chefs d’accusation pour leur participation présumée aux massacres perpétrés par les bérets rouges de la garde présidentielle, appuyés par la gendarmerie et la police guinéennes, le 28 septembre 2009 lors d’une manifestation d’un collectif d’opposants et de la
société civile au stade de Conakry.
Les opposants entendaient à l’époque dénoncer la décision du capitaine Daddis Camara, à la tête d’un Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), de présenter sa candidature à la présidentielle de 2009, alors qu’il s’était au préalable engagé à organiser la transition à la suite de la prise du pouvoir par les militaires, et à regagner les casernes.
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