KENYA : MANIFESTATIONS AU CAMP DE KAKUMA

La tension est montée d’un cran lundi au camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya, où des centaines de déplacés ont protesté contre la grave pénurie de nourriture et d’eau. La manifestation a dégénéré, faisant au moins quatre blessés, selon des témoins sur place.

Une crise aggravée par la réduction de l’aide humanitaire

À l’origine de la colère des réfugiés, la diminution des rations alimentaires et des services de base, conséquence directe des coupes budgétaires de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) avaient pourtant alerté sur les risques de restrictions de l’aide en raison de contraintes financières.

Dans le camp, la frustration est à son comble. Mama Kayembe, une réfugiée congolaise, exprime son désarroi :

“Depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir, les Kényans rejettent toute la responsabilité sur lui. Il n’y a plus de salaires, pas de médicaments à l’hôpital, nous devons payer les frais de scolarité… Tout est de sa faute. Si Trump peut nous entendre, qu’il change pour que nous cessions d’être humiliés.”

Des conditions de vie de plus en plus précaires

Le camp de Kakuma, l’un des plus grands d’Afrique, accueille plus de 200 000 réfugiés, principalement venus du Soudan du Sud, d’Éthiopie et de Somalie. Depuis plusieurs mois, la diminution des rations alimentaires a entraîné une aggravation des conditions de vie, rendant la situation intenable pour les déplacés.

Face à cette crise humanitaire croissante, les organisations internationales appellent à une augmentation urgente des financements, alors que la population réfugiée reste prise au piège d’une insécurité alimentaire grandissante.