Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est divisée en deux entités rivales : le Gouvernement d’union nationale dirigé par Abdelhamid Dbeibah, basé à Tripoli à l’ouest, et le régime du maréchal Khalifa Haftar, installé à Benghazi dans l’est.
Les autorités de l’Est ont récemment décrété “la fermeture de tous les gisements et terminaux pétroliers”, ainsi que “l’arrêt des exportations jusqu’à nouvel ordre”. Cette décision est une riposte à la prise de contrôle de la Banque centrale de Libye par une commission nommée par Abdelhamid Dbeibah.
Siddiq al-Kabir, gouverneur légitime de l’institution financière et proche allié du maréchal Haftar, est en conflit ouvert depuis plusieurs mois avec Dbeibah. Al-Kabir accuse ce dernier de mauvaise gestion des fonds publics, principalement issus de l’exploitation pétrolière et gazière de l’est du pays. Selon lui, les dépenses du gouvernement de l’est auraient dépassé “90 milliards d’euros en seulement trois ans”.
Toutefois, plusieurs experts estiment que Dbeibah ne contrôle pas réellement les finances du pays malgré l’installation de nouveaux membres au conseil d’administration de la Banque centrale. “Cette équipe incomplète mise en place par Dbeibah n’a guère la capacité réelle d’émettre des lettres de crédit, d’allouer des budgets salariaux ou de financer des projets de construction”, affirme Jalel Harchaoui, chercheur associé à l’institut britannique Royal United Services.
La situation en Libye reste extrêmement tendue. Entre avril 2019 et juin 2020, Khalifa Haftar, avec le soutien de l’Égypte et de la Russie, avait tenté de s’emparer de Tripoli, une offensive finalement repoussée par les forces du gouvernement de l’ouest, soutenues par la Turquie. Plus récemment, Imad Trabelsi, ministre de l’Intérieur du gouvernement de l’est, a annoncé une réorganisation des groupes armés présents à Tripoli pour “sécuriser” les ports, les aéroports et les institutions gouvernementales basées dans la capitale.
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