MADAGASCAR : L’EX-DIRECTRICE DE CABINET D’ANDRY RAJOELINA CONDAMNÉE POUR CORRUPTION A LONDRES

L’ex-directrice du président malgache, fraichement réélu, a été reconnue coupable de corruption, le 20 février, par un tribunal britannique pour avoir demandé des pots-de-vin à une compagnie minière. Romy Andrianarisoa encourt jusqu’à 10 ans de prison.

La justice britannique a tranché. Ancienne directrice de cabinet du président malgache Andry Rajoelina, Romy Andrianarisoa a été reconnue coupable de corruption, le 20 février à Londres, par la cour de Southwark, à Londres, pour avoir demandé des pots-de-vin à la société minière britannique Gemfields en échange de facilités pour obtenir des licences et une autorisation d’exploitation sur la Grande Ile.

Mais jamais, pendant les deux semaines qu’a duré le procès, la responsabilité du dirigeant fraîchement réélu de Madagascar n’a été évoquée. « Je n'ai jamais demandé de paiement pour moi-même », a déclaré Romy Andrianarisoa, arrêtée en août 2023. Âgée de 47 ans, cette dernière avait été arrêtée au début d’août 2023 à Londres avec un Français décrit comme son « associé », Philippe Tabuteau, 54 ans, à l’issue d’une enquête menée par l’agence britannique de lutte contre la criminalité (National Crime Agency, NCA).

Le groupe Gemfields avait fait part de ses préoccupations aux autorités britanniques, ce qui a permis d’arrêter les deux suspects dans le quartier de Victoria, « lors d’une réunion où ils sont soupçonnés d’avoir tenté de solliciter » des sommes totalisant 250 000 francs suisses (260 000 euros) « et une participation au capital de 5 % », avait indiqué la NCA. La peine de Romy Andrianarisoa sera connue le 18 mars : elle encourt jusqu'à dix années de prison.

Cette affaire illustre la corruption qui fait fuir les investisseurs internationaux à Madagascar. Le pays est classé à la 142e position sur 180 dans le classement de la perception de la corruption de Transparency International.