Sous le coup de sanctions économiques régionales depuis son accession au pouvoir, le régime transitoire d’Assimi Goita ne ferme pas la possibilité de collaborer avec ses voisins de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en dépit des divergences politiques.
En effet tel que l’a indiqué le quotidien Africa Intelligence, la demande du Mali a été formulée lors de la visite d'Abdoulaye Kouyaté, directeur de cabinet adjoint du ministère ivoirien des Affaires étrangères, à Bamako le 24 mars 2023. L'émissaire a été reçu par Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne, et un procès-verbal a été rédigé pour consigner les discussions.
Bamako dénonce un traitement discriminatoire de la part de la BCEAO et de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Toutefois, les récents événements au Niger plongent le pouvoir malien au sein d’une impasse. Comment obtenir l’appui d’un pays à qui l’on pourrait faire la guerre ?
Telle est la préoccupation que l’on pourrait mettre en avant, dans un contexte où la CEDEAO a ordonné l’activation de sa force d’attente le 10 août dernier. Au Mali, les sécheresses récurrentes ont fragilisé l’activité agricole. L’obtention d’un appui financier provenant de la BCEAO revêt un caractère essentiel.
Après un embargo de la CEDEAO, le Mali a connu d’importants défauts de paiement. Ils ont entrainé une dette de plus de 200 milliards de francs CFA au moment de la levée des sanctions en juillet 2022.
Si au départ la Côte d'Ivoire s’est positionnée en facilitatrice afin de conforter les rapports avec son voisin malien, la donne pourrait finalement changer. En cas de conflit au Niger, le Mali pourrait replonger dans une récession économique durable.
Par la même occasion, le gouvernement d’Assimi Goita perdrait de façon durable l’appui de la banque régionale, et verrait sa dette publique s’accroître. En 2023, elle représente plus de 53% du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays.
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