Les électeurs devront encore s’armer de patience. La junte au pouvoir a annoncé, le 25 septembre à Bamako, le report de l'élection présidentielle prévue les 4 et 18 février 2024 pour des《raisons techniques》, parmi lesquels des facteurs liés à l’adoption en 2023 d’une nouvelle Constitution, la révision des listes électorales, mais aussi un litige avec une société française Idemia, impliquée selon elles dans le processus au niveau du recensement.
《 Les nouvelles dates de l’élection présidentielle feront l’objet (d’un) communiqué ultérieurement》, a dit le porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga. Les autorités renoncent par ailleurs à organiser avant la présidentielle des législatives, initialement prévues fin 2023.
Le gouvernement 《décide d’organiser, exclusivement, l’élection présidentielle pour sortir de la Transition. Les autres élections feront certainement l’objet d’un autre chronogramme qui sera établi par les nouvelles autorités, sous les directives du nouveau président de la République》, a informé le colonel Abdoulaye Maïga.
Le goût du pouvoir ?
Un nouveau report qui commence à faire jaser. Les militaires au pouvoir depuis deux coups d’État successifs en août 2020 et mai 2021, s’étaient d’abord engagés à céder la place à des civils élus après des élections présidentielle et législatives initialement programmées en février 2022.
Mais la junte dirigée par le Colonel Assimi Goïta avait finalement fait savoir fin 2021 être dans l’incapacité de respecter le calendrier convenu avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), envisageant même de se maintenir plusieurs années supplémentaires, le temps selon elle de mener les profondes réformes nécessaires. S’achemine-t-on vers un tel scénario ? Très certainement, pour les détracteurs de la junte.
© MEDIA AFRIQUE NEWS. All Rights Reserved. Design by DPL DIGITAL