L’étau se resserre autour de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Débutée le 1er septembre dernier, la dernière phase du retrait de la mission de maintien de paix de l’Organisation des Nations unies (ONU) fait face à plusieurs défis, alors que celle-ci doit être effective fin décembre.
En effet, la situation sécuritaire reste volatile et complexe dans le nord et le centre du pays, où des groupes armés terroristes, des groupes armés signataires de l’accord de paix et des groupes d’autodéfense communautaires s’affrontent régulièrement, faisant des victimes parmi les civils, les forces maliennes et les Casques bleus.
Une autre difficulté est que le processus politique est lent et fragile, malgré les efforts de la communauté internationale et des acteurs nationaux. L’accord de paix signé en 2015 entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord n’est pas pleinement mis en œuvre, notamment en ce qui concerne la décentralisation, la réconciliation nationale, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants. La transition politique engagée après le coup d’État militaire de 2020 n’a pas encore abouti à des élections crédibles et inclusives.
La junte inflexible
Par ailleurs, le retrait des forces françaises de l’opération Barkhane et des forces européennes de la force Takuba aura un impact sur la capacité de la Minusma à faire face aux menaces terroristes. Ces forces apportent à l'instance onusienne un appui aérien, médical et logistique, ainsi qu’un soutien dans le domaine du renseignement et des opérations spéciales. La Minusma devra s’adapter au nouveau contexte sécuritaire et renforcer sa coopération avec les forces maliennes et les partenaires régionaux.
Qu’importe, la junte militaire au pouvoir s’est montrée inflexible : la mission onusienne doit avoir quitté le pays au plus tard le 31 décembre prochain. Ce délai sera-t-il respecté ? Mystère. La première phase du retrait a commencé le 1er juillet 2023 et s’est achevée le 31 août 2023, conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Durant cette phase, la Minusma a fermé quatre de ses camps situés à Ogossagou, Ber, Goundam et Ménaka, et les a transférés aux autorités civiles maliennes. Le dernier convoi de la force onusienne à avoir quitté le camp de Ménaka est arrivé à Gao le 30 août dernier.
© MEDIA AFRIQUE NEWS. All Rights Reserved. Design by DPL DIGITAL