《L’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest devraient faire part de leurs préoccupations quant aux graves abus commis par les forces armées maliennes et les présumés combattants affiliés au groupe Wagner, et accroître la pression sur les autorités maliennes pour qu’elles y mettent fin et demandent des comptes aux responsables de ces abus》, a déclaré Carine Kaneza Nantulya, directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch (HRW)
Entre le 1er mars et le 30 mai 2023, HWR a mené des entretiens téléphoniques avec 40 personnes qui ont eu connaissance des incidents survenus dans le centre du Mali. Il s’agissait de 20 témoins d’abus, 3 membres de familles de victimes, 2 leaders communautaires, 5 activistes de la société civile malienne, 8 représentants d’organisations internationales et 2 analystes politiques spécialistes du Sahel.
Par la suite, le 26 juin, l’ONG a transmis deux lettres aux ministres de la Justice et de la Défense du Mali, pour leur faire part en détail de ses conclusions sur les allégations d’abus et leur poser des questions à ce sujet. En réponse, le 20 juillet, les autorités maliennes ont indiqué ne pas être au courant de ces violations des droits de l’homme, mais que 《le Procureur de la République en charge du Pôle judiciaire spécialisé, sur instruction du Ministre de la Justice et des droits de l’Homme, a ouvert une enquête judiciaire pour crime de guerre et crime contre l’humanité contre X》 et que les 《résultats des différentes enquêtes seront portés à la connaissance de l’opinion nationale et internationale en temps opportun》.
Soulignons que les personnes interrogées ont déclaré que les forces armées maliennes avaient commis ces abus lors d’opérations militaires menées en réponse à la présence de groupes armés islamistes dans les villages de Ouenkoro, Séguéla, Sossobé et Thioffol, dans les régions de Mopti et de Ségou. Lors de ces opérations, à l’exception de celle de Thioffol, des témoins ont fait part de l’implication d’hommes étrangers armés, non francophones, qu’ils ont décrits comme《blancs》,《russes》 ou《appartenant à Wagner》.
Aussi, le 1er mai, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a reconnu dans un entretien accordé à une chaîne d’information italienne que le groupe Wagner《fournit des services de sécurité》 au gouvernement malien. Dans une interview accordée le 26 juin au média russe RT, Lavrov a déclaré que des membres du groupe Wagner se trouvaient au Mali et 《y travaillent en tant qu’instructeurs》.
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