Mohamed Ould Abdel Aziz pourrait passer plusieurs années derrière les barreaux. Le procureur général a requis, le 24 octobre, 20 ans de prison ferme contre l’ancien président mauritanien, assortie d’une amende de 10 millions d’ouguiyas (MRU), ainsi que la confiscation de ses biens.
Mohamed Ould Abdel Aziz a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, après avoir pris le pouvoir par un coup d’État militaire. Il a été accusé d’avoir détourné des fonds publics, d’avoir favorisé ses proches et ses alliés politiques, et d’avoir violé la Constitution en voulant modifier la limite du nombre de mandats présidentiels. D’après la justice, l’ancien dirigeant de 66 ans se serait constitué un patrimoine et un capital estimés à 67 millions d’euros au moment de son inculpation, en mars 2021.
La main noire du président Ghazouani ?
En janvier 2023, il a été traduit devant une Cour criminelle spéciale, composée de cinq juges militaires et civils, qui a été créée pour juger les crimes économiques et financiers. Il est le premier ancien chef d’État mauritanien à comparaître devant la justice. L’avocat de la défense a plaidé l’innocence de son client, en affirmant qu’il n’a commis aucun acte répréhensible et qu’il a œuvré pour le développement du pays.
Il a dénoncé un procès politique, orchestré par le successeur de Mohamed Ould Abdel Aziz, Mohamed Ould Ghazouani, qui était son ancien chef d’état-major et son dauphin désigné. Le verdict de la Cour criminelle spéciale est attendu dans les prochains jours. Il sera susceptible d’appel devant la Cour suprême. Cette affaire suscite beaucoup d’attention et de réactions au sein de l’opinion publique mauritanienne, qui est divisée entre les partisans et les détracteurs de l’ancien président.
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