Le parti Podemos, principale force d’opposition, a déposé le lundi 28 octobre un recours de plus de cent pages auprès du Conseil constitutionnel, exigeant un recomptage des voix. Selon Podemos, des irrégularités auraient entaché le scrutin du 9 octobre, favorisant le parti au pouvoir, le Frelimo, déclaré vainqueur avec près de 71 % des voix et 195 sièges de députés par la Commission électorale nationale (CNE).
L’opposition affirme que son candidat, Venancio Mondlane, aurait en réalité remporté l’élection avec 53 % des voix. Pour appuyer sa demande, Podemos a remis à la CNE plusieurs boîtes de documents supposés prouver cette victoire. Du côté du Frelimo, l’on reconnaît à l’opposition le droit de contester les résultats, mais le président sortant, Filipe Nyusi, a maintenu que le scrutin s’est déroulé dans des conditions transparentes.
L’annonce des résultats a rapidement entraîné des manifestations massives de partisans de l’opposition dans les rues de Maputo, affrontant la police anti-émeute. Selon Human Rights Watch, les forces de sécurité mozambicaines auraient tué 11 personnes et blessé par balles 50 autres. L’organisation dénonce également l’utilisation excessive de gaz lacrymogène contre les manifestants. Les arrestations se sont multipliées, avec plus de 450 personnes interpellées, dont 350 à Maputo ; à ce jour, environ 85 d’entre elles ont été relâchées. La police nationale, pour sa part, n’a pas confirmé ces chiffres malgré une communication publique.
Ces violences post-électorales, qui ne montrent aucun signe d’apaisement, plongent le Mozambique dans une situation d’incertitude. Le pouvoir semble minimiser l’ampleur de la crise, tandis que l’opposition reste ferme sur sa position de contestation.
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