En réaction à l’escalade des violences, l’Afrique du Sud a pris la décision de fermer temporairement son principal poste-frontière avec le Mozambique, le port d’entrée de Lebombo, pour des raisons de sécurité. Selon les autorités sud-africaines, des véhicules auraient été incendiés du côté mozambicain, justifiant cette mesure préventive. Une vidéo publiée par un journaliste de la chaîne publique SABC montre d’ailleurs une file interminable de camions bloqués, s’étendant sur plusieurs kilomètres, en attente de traverser la frontière désormais close.
Des manifestations réprimées dans le sang
D’après les informations recueillies par Amnesty International, la répression de ces manifestations a déjà causé la mort d’au moins 20 personnes et fait des centaines de blessés ou d’arrestations depuis le début des protestations. Ces rassemblements, organisés par les partisans de l’opposition, se sont heurtés à une riposte violente des forces de sécurité, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles pour disperser les foules. Le gouvernement a également restreint l’accès à Internet dans les zones de manifestations, accentuant les critiques de la communauté internationale et des groupes de défense des droits de l’homme.
Face à l’ampleur des troubles, le ministre de la Défense mozambicain, Cristóvão Chume, a annoncé qu’il pourrait déployer des forces militaires supplémentaires pour réprimer ce qu’il considère comme une menace pour la stabilité du pays. Cette déclaration a suscité de vives inquiétudes auprès des organisations internationales, certaines dénonçant une « répression sans précédent » contre des civils.
Une marche vers Maputo prévue pour jeudi
Les manifestations, qui durent depuis maintenant une semaine, devraient culminer jeudi avec une grande marche sur Maputo, la capitale mozambicaine. Cet événement, prévu par les partisans de Mondlane, pourrait bien aggraver une situation déjà explosive, d’autant que la commission électorale reste silencieuse face aux allégations de fraude, et que le Frelimo n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
Cette crise politique au Mozambique risque d’avoir des conséquences régionales, en affectant notamment les relations et les échanges économiques avec les pays voisins, dont l’Afrique du Sud. La fermeture du poste-frontière de Lebombo n’est que la première conséquence d’une crise aux multiples ramifications, et la situation reste à surveiller de près dans les jours à venir.
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