Dans la continuité de son départ annoncé de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Niger entend boire le calice jusqu’à la lie. Le chef de la junte nigérienne a évoqué, le 11 février, la création d’une possible monnaie commune avec le Mali et le Burkina Faso comme une « étape de sortie » de la « colonisation », en référence à la monnaie commune et à la France, ex-puissance coloniale.
« La monnaie est une étape de sortie de cette colonisation », a déclaré le général Abdourahamane Tiani à la télévision nationale. Le Niger, le Mali et le Burkina Faso – trois anciennes colonies françaises aujourd’hui dirigées par des régimes militaires –, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), « ont des experts [monétaires] ». « Et au moment opportun, nous déciderons », a poursuivi le chef de junte nigérienne.
Ce dernier a assuré qu’« il n’est plus question que nos Etats soient la vache à lait de la France ». Le dirigeant nigérien n’a pas donné de précisions sur la possible mise en circulation d’une future monnaie. Celle-ci pourrait, au sein de l’AES, remplacer le franc CFA, aujourd’hui commun aux huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont le Niger, le Burkina Faso et le Mali font partie.
La déclaration du général Tiani intervient deux semaines après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Cedeao (effectif sous un an, d’après les statuts de l’organisation, mais « à effet immédiat » selon les trois juntes), qu’ils accusent d’être instrumentalisée par la France.
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