Une décision controversée
“J’accorde la grâce aux personnes condamnées pour trahison (…) et possession illégale de munitions”, a déclaré le chef de l’État ougandais. Parmi les graciés, 16 sont membres du National Unity Platform (NUP), le principal parti d’opposition dirigé par Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine.
Ces militants avaient été condamnés en octobre dernier à cinq ans de prison pour “possession illégale d’explosifs et de trahison”. Trois autres membres du NUP avaient reçu des peines similaires. Toutefois, le tribunal militaire avait réduit leurs sentences à trois mois et 22 jours de détention, en prenant en compte le temps déjà passé en détention provisoire.
Des aveux sous contrainte ?
Selon Me Shamim Malende, avocate du NUP, les accusations portées contre les condamnés étaient “douteuses”. Le chef de l’opposition Bobi Wine a, pour sa part, affirmé que les militants avaient été contraints de plaider coupable et de demander une grâce présidentielle.
Cette affaire met une fois de plus en lumière les accusations de répression ciblée contre les opposants politiques en Ouganda.
Contexte politique tendu
Les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement les atteintes aux libertés politiques en Ouganda. En 2021, lors de l’élection présidentielle marquée par des accusations de fraude, la répression violente des manifestations contre l’arrestation de Bobi Wine avait causé la mort d’au moins 54 personnes.
Ce geste de clémence du président Museveni, bien que salué par certains comme un signe d’apaisement, est perçu par d’autres comme une tentative de redorer l’image d’un régime régulièrement accusé de museler toute opposition.
© MEDIA AFRIQUE NEWS. All Rights Reserved. Design by DPL DIGITAL