Confirmé par le président Faustin-Archange Touadéra, l’organisation d’un référendum constitutionnel passe mal au sein de l’opposition. Celle-ci entend d’ailleurs s’opposer à ce projet qui serait aux antipodes de la démocratie.
«Nous sommes dans une situation de révocation des acquis démocratiques, plus de quarante ans après la tragédie des martyrs à l’époque de Bokassa», s’est désolé le président du Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC), plateforme regroupant les partis politiques de l’opposition et certaines associations de la sociétés civile. «Nous sommes revenus à la case départ. Mais nous n’allons pas restés les bras croisés», a affirmé Crépin Mboli-Goumba dans une interview accordée le 8 juin à Jeune Afrique.
L’influence d’une main noire
Pour mener à bien son projet le BRDC entend utiliser les moyens légaux à sa disposition. «Nous n’avons pas d’armes mais nous disposons des outils les plus puissants, que sont la légitimité de l’action et le soutien populaire. Nous allons faire au peuple centrafricain. Nous appelons au sursaut national parce que le risque aujourd’hui est clair», a déclaré Crépin Mboli-Goumba.
Le référendum constitutionnel permettrait à l’actuel président de briguer un nouveau mandat, le troisième, qui ferait les affaires du groupe Wagner. «On va bien que la Centrafrique est un eldorado pour les Russes de Wagner. Les mines de Ndassima seules pourraient procurer à Wagner plus de deux milliards de dollars. Et en plus de l’or, il y a le fer, et le bois qui est exploité. Le tout sans payer de frais d’exploitation au Trésor public», a ajouté l’opposant et ancien ministre avant de conclure : «Il y a de gros enjeux derrière ce projet de nouvelle constitution. Des enjeux qui dépassent Touadéra. Il n’y aura plus de démocratie, plus de presse libre».
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