RDC : LE CONSEIL DE SÉCURITÉ TEMPÈRE SUR UN DÉPART DES FORCES DE LA MONUSCO

Un mois après la tournée du chef de la mission de l’ONU pour les opérations de maintien de la paix JEAN-PIERRE LACROIX en RDC, le Conseil de sécurité a tenu une réunion lundi sur la question du départ des forces de la Monusco du pays. Cette réunion intervient à un mois du rendu d’un rapport du secrétaire général Antonio Guterres, sur le nouveau format de cette mission.

Le conseil de sécurité des nations unies s’est penché lundi sur la question du départ des forces de la Monusco de la RDC. C’était l’occasion pour les membres de l’instance onusienne d’exprimer leurs inquiétudes quant à la capacité des forces armées de RDC à assurer le relai. Leur principale inquiétude : le risque d’un vide sécuritaire en cas de départ total de la mission de maintien de la paix. 

Alors que les pays africains membres permanents du conseil (Gabon, Mozambique, Ghana) ont noté des efforts du gouvernement de Kinshasa, d’autres membres dont la Russie et la Chine attendent plus de garanties. Si les autorités congolaises penchent pour un départ de la Monusco après les élections présidentielles de décembre 2023, les Etats-Unis se disent pour leur part inquiets de ces appels répétés. Les membres les plus pessimistes demandent avant tout à la RDC des garanties quant à la protection des populations civiles et aux poursuites judiciaires des criminels qui sévissent dans les régions en proie aux violences. 

Les inquiétudes pointées par la majorité des membres du conseil de sécurité avaient déjà été exprimées par le chef de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, lors d’une tournée dans le pays au début de ce mois. Si pour le diplomate le départ des troupes de la Monusco reste un objectif, il devrait cependant se faire de manière responsable. 

La Monusco forte de plus de 16 000 hommes est l’une des plus importantes missions de l’ONU dans le monde. Son départ est régulièrement réclamé par de nombreux habitants de l’Est du pays, qui ne croient plus en sa capacité à enrayer les violences. En juillet 2022, quatre casques bleus et 32 manifestants ont trouvé la mort dans des manifestations hostiles aux forces onusiennes. 

Le sommet de la quadripartite initié par l’union africaine et la ceeac, qui s’est ouvert ce mardi à Louanda en Angola est aussi l’occasion pour les chefs d’État africains d’envisager d’autres pistes permettant d’enrayer les violences en République démocratique du Congo.