Dans le village de Ngoma, plusieurs habitants s’activent, retournant la terre, révélant crânes, os et fragments de vêtements.
Les populations de cette partie du pays disent poursuivre les fouilles pour retrouver les restes humains. Dans un charnier, dont l'ampleur est pour l'instant inconnue. Il se trouve sur l'emplacement d'une maison, qui a été démolie pour permettre les recherches. Cinq de ses occupants ont été arrêtés et font l'objet d'une enquête pour complicité de génocide et dissimulation de preuves.
"L'enquête a débuté en octobre, lorsqu'un lanceur d'alerte a informé les autorités qu'il pourrait y avoir une fosse commune sous la maison. On soupçonne que ceux qui vivaient dans la maison savaient ce qu'il y avait dessous, que c'était un secret de famille", déclare Napthali Ahishakiye, président de l'association Ibuka, principale organisation de rescapés.
Au fil de leurs recherches, des os entiers ou en morceaux affleurent de la terre ocre. Une fois retirés du sol, ils sont disposés sur une bâche ou stockés dans des sacs poubelle.
En quatre jours, les restes de 119 personnes ont été exhumés, a indiqué mercredi Napthali Ahishakiye.
Pays de la région des Grands Lacs, le Rwanda a été le théâtre du dernier génocide du XXe siècle, la découverte de restes de victimes des massacres de 1994 n'est donc pas rare. Chaque année, des fosses communes sont mises au jour à travers le pays, rappelant l'ampleur du génocide. Entre avril et juillet 1994, 800.000 personnes, essentiellement de la minorité tutsie, ont été massacrées à l'instigation du régime extrémiste hutu alors au pouvoir, selon les chiffres de l'ONU.
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