Prévue le mois prochain, la présidentielle se déroulera sans deux prétendants de taille. Le Conseil constitutionnel a publié, le 20 janvier dernier, la liste définitive des candidats retenus pour le scrutin, dans laquelle ne figurent pas Karim Wade et Ousmane Sonko. La raison majeure de l’absence du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade est sa double nationalité qui fait débat depuis plusieurs jours dans le pays. Selon la Constitution, « tout candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise ».
« Il reste que sa candidature a été déclarée recevable sur la foi d’une déclaration sur l’honneur inexacte, dès lors qu’au moment de cette déclaration datée du 21 décembre 2023, le candidat n’avait pas exclusivement la nationalité sénégalaise » et « les effets du décret consacrant la perte d’allégeance de Karim Meïssa Wade à l’égard de la France ne sont pas rétroactifs », a justifié le Conseil constitutionnel.
L’autre grand absent de cette liste de 20 prétendants est Ousmane Sonko, leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), parti dissous en juillet dernier, alors qu’il était parmi les grands favoris de ce scrutin. L’opposant de 49 ans « se trouve définitivement condamné à une peine d’emprisonnement de 6 mois avec sursis » et « cette condamnation le rend inéligible pour une durée de 5 ans » a tranché le Conseil constitutionnel, en référence à l’affaire qui a opposé Ousmane Sonko au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang et pour laquelle il a été reconnu coupable de diffamation.
Une décision controversée
La mise à l’écart d’Ousmane Sonko et Karim Wade pour la présidentielle de février 2024 est un sujet qui suscite de vives controverses au Sénégal et qui révèle les tensions politiques et sociales qui traversent le pays. Certains y voient une manœuvre du pouvoir pour éliminer ses principaux rivaux et assurer la victoire du candidat du parti au pouvoir, le Premier ministre Amadou Bâ. D’autres y voient une application stricte de la loi qui vise à garantir la crédibilité et la transparence du processus électoral.
D’autres encore y voient une occasion de renouvellement politique qui permettra à de nouvelles personnalités et à de nouvelles forces de se faire entendre dans le paysage politique sénégalais. Quelle que soit l’interprétation que l’on adopte, il est certain que la présidentielle de février 2024 sera un moment crucial pour l’avenir du Sénégal, qui devra faire face à de nombreux défis économiques, sociaux, sécuritaires et environnementaux.
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