La pilule passe mal au sein de l’opposition après l’annonce, par le président Macky Sall, du report sine die de la présidentielle prévue le 25 février prochain. Le leader du parti La République des valeurs, notamment, y est allé de sa « réaction d’indignation et de colère » à la suite de ce report querellé.
« Le président de la République a outrepassé ses pouvoirs et violé la Constitution. Le Parlement n’a pas la légitimité pour réviser l’article 103 de la Constitution, qui fixe de manière claire et définitive la durée du mandat de cinq ans. Le mandat de Macky Sall termine le 2 avril : il ne peut être prolongé par personne. Celui qui condamne le capitaine Ibrahim Traoré au Burkina ou le colonel Assimi Goïta au Mali a lui-même rejoint le camp des putschistes », a affirmé Thierno Alassane Sall dans une interview à Jeune Afrique, le 5 février.
Le président sénégalais a notamment justifié le report de la présidentielle par une volonté d’éviter une crise et de faire la lumière sur les accusations de corruption qui pèsent sur le Conseil constitutionnel. Un argument balayé du revers de la main par le leader de La République des valeurs.
Restaurer l’ordre constitutionnel
« Il n’y a pas de crise au Sénégal. Toutes les institutions fonctionnent normalement, y compris l’Assemblée nationale. L’exécutif fonctionne aussi, le Conseil constitutionnel aussi. L’article 52 de la Constitution ne donne au président des pouvoirs exceptionnels qu’en cas de menace grave et imminente, ou si le fonctionnement régulier des institutions est perturbé. Ce n’est pas le cas aujourd’hui », a affirmé l’opposant. « Les accusations de corruption du Conseil constitutionnel ne sont en outre étayées par aucune preuve », a-t-il ajouté.
Thierno Alassane Sall a assuré, par ailleurs, que l’opposition se lèvera contre cette décision. « Nous nous engageons à lutter pour restaurer l’ordre constitutionnel. Nous appelons les forces vives de la Nation, syndicats, étudiants, universitaires, à rejoindre le mouvement commun de le l’opposition », a conclu Thierno Alassane Sall. Au Sénégal, l’annonce du report du scrutin a provoqué une vague de colère. Tandis que des heurts ont éclaté à Dakar, la bataille fait rage sur les réseaux sociaux.
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