Les coalitions encouragées par le gouvernement somalien, entre les milices claniques et les forces armées sont très efficaces. A ce jour , elles restent l’atout clé du gouvernement de Mogadiscio dans le cadre de l’offensive menée contre les Shebabs depuis août dernier.
Bien que les soulèvements de milices claniques locales contre les shebabs datent de plusieurs années, les autorités semblent avoir tiré parti de ces contestations claniques « Le gouvernement a su sentir que c’était le moment de tirer profit de ce soulèvement. Nous avons donc d’un côté des milices claniques qui maîtrisent parfaitement le terrain et les dynamiques locales, et de l’autre des forces spéciales somaliennes qui leur fournissent munitions et soutien », analyse Samira Gaid, directrice de l’Institut de recherche Hiraal, et ancienne conseillère du Premier ministre.
Pour certains analystes, les alliances entre l’armée fédérale et les milices tribales constituent un tournant décisif dans la lutte contre les attaques jihadistes en Somalie.
Après plusieurs années de non-intervention par l’ex gouvernement, le nouveau président somalien Hassan Sheikh Mohamoud entend mener à bien cette guerre.
«D'ici à quelques semaines, deux États seront entièrement libérés des shebabs. Déjà, nous avons coupé certaines de leurs lignes d’approvisionnement et ils ne peuvent plus circuler partout comme autrefois» disait-il lors d’une interview accordée à
Al Jazeera.
D’autres analystes s'inquiètent de la stratégie d’intervention que mène les autorités, «Le changement est tangible. C’est encourageant. Mais cette nouvelle stratégie présente aussi des limites et des risques», avertit un expert régional.
Ils se questionnent pour la suite de ce combat , qui pour eux va rapidement perdre en altitude
«Le président somalien a su saisir l’opportunité que représentait cette révolte clanique, mais il n’a pas de plan pour la suite. Les milices claniques ne sont pas une solution miracle » a déclaré une source humanitaire. «Il est facile de faire la guerre. Il est difficile de construire des institutions» a ajouté une source diplomatique à nos confrères de RFI.
Il semblerait bien que le peuple somalien songe désormais à l'après-guerre et commence à s’impatienter sur le plan du nouveau président, à la tête de l’Etat fédéral somalien.
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