Au nord le grand voisin égyptien est considéré comme la puissance régionale par excellence. Il est en proie à; une crise politique interne due entre autres à; une répression des oppositions qui contestent le pouvoir du président Sissi. Sur le plan économique, le pays est fortement fragilisé. Le FMI est toujours en attente de réforme concrè;tes avant de lui octroyer le prêt de 3 milliards de dollars promis. En attendant, la dévaluation de la Livre égyptienne en janvier 2023 par le gouvernement a entrainé une augmentation du coût des importations. Ainsi, l'inflation dans le pays a atteint un taux record de 30% en mars, faisant craindre des risques de famine au sein de la population.
Une arrivée massive des réfugiés soudanais risquerait d'embraser le pays qui accueille déjà; plus de cinq millions de soudanais, dans le cadre d'un accord de libre circulation entre les deux pays. L'Egypte est l'un des principaux pays d'accueil des 21.402 soudanais ayant fuit leur pays en 2021, avec le Royaume-uni et la Libye, selon les données du Haut commissariat aux réfugiés.
Une Egypte davantage fragilisée par le conflit soudanais, c'est 12% du transport maritime mondial qui se verra perturbé. Au plan sécuritaires, à; l'Ouest, les soudanais du Darfour fuiront de moins en moins vers la frontiè;re tchadienne puisque N'Djamena masse désormais des troupes.
A l'Est du Soudan, l'Ethiopie est elle-même fragilisée par la crise dans le Tigré et par l'inflation galopante et surtout, Addis Abeba a souvent mal perç;u la connivence des autorités de Khartoum avec l'Egypte dans le différend qui les oppose concernant le projet de mega-barrage sur le Nil que conteste le Caire.
Au sud, le Soudan du Sud qui sort lui aussi d'une guerre civile craint que l'arrivée incontrôlée des réfugiés venant du nord, ne soit une source de déstabilisation du régime à; moyen et long terme.
Une porte ouverte vers l'Europe ?
Si l'essentiel des déplacés soudanais de cette guerre reste dans le pays, soit 736.000 sur 1.000.000 et que le reste se limite dans les pays voisins, ce sera de moins en moins le cas pour les raisons avancées précédemment , mais surtout en cas de généralisation du conflit à; l'ensemble du territoire.
Au nord du continent, l'Egypte n'étant plus un rempart, la Libye faisant face aux défis sécuritaires et à; la fragilisation de son économie, la Tunisie étant en proie à; des phénomè;nes de xénophobie et à; une crise économique qui nécessite l'intervention du FMI, l'Europe risque de connaitre de nouvelles vagues migratoires massives si la question soudanaise n'était pas solutionnée.
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