Un candidat et non des moindres à la présidentielle de fin 2024. Sans surprise, le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, a été désigné par son parti réuni en congrès, les 12 et 13 janvier à Ndjamena, candidat à la présidentielle prévue en fin d’année.« Le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, est désigné président d’honneur et futur candidat du MPS (Mouvement patriotique du salut) à la prochaine présidentielle par une résolution de congressistes », a déclaré Mariam Djimet Ibet, présidente du Comité d’organisation ?
Une candidature légitime ?
Une annonce qui a suscité des réactions contrastées au Tchad, mais également à l’étranger. Certains y voient la confirmation d’une volonté de perpétuer une dynastie au pouvoir depuis plus de 30 ans, tandis que d’autres y voient la garantie d’une stabilité politique et sécuritaire dans un pays confronté à de nombreux défis.
Selon les partisans du président de transition, sa candidature est légitime, car elle s’appuie sur le référendum du 28 décembre 2023 qui a approuvé la nouvelle Constitution, ainsi que sur le soutien de son principal opposant, Succès Masra, nommé Premier ministre début janvier 2024. Ils estiment que Mahamat Idriss Déby Itno a su mener une transition apaisée et inclusive, en engageant un dialogue avec les acteurs politiques, la société civile et les groupes armés.
L’indignation de l’opposition
Selon les opposants au président de transition, sa candidature est illégale, car elle viole l’engagement qu’il avait pris auprès de l’Union africaine de ne pas se présenter à l’élection présidentielle. Ils dénoncent également le référendum comme un plébiscite organisé sans véritable débat ni transparence, et le ralliement de Succès Masra comme une trahison envers le peuple tchadien. Ils accusent Mahamat Idriss Déby Itno de réprimer toute contestation, en faisant référence au massacre du 20 octobre 2022 qui a fait des centaines de morts parmi les manifestants.
En gros, la désignation de Mahamat Idriss Déby Itno comme candidat à la présidentielle de fin 2024 doit donc prendre en compte les différents points de vue et les enjeux qui se jouent au Tchad, un pays stratégique pour la région du Sahel.
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