Ce que beaucoup pressentaient a fini par se réaliser. Dans un discours prononcé le 2 mars à Ndjamena, Mahamat Idriss Deby Itno a annoncé sa candidature à la présidentielle du 6 mai prochain. « Moi, Mahamat Idriss Deby Itno, je suis candidat à la présidentielle de 2024 sous la bannière de la coalition de partis Pour un Tchad uni », a déclaré le président de la transition tchadienne.
Le 20 avril 2021, Mahamat Idriss Déby, alors jeune général de 37 ans, avait été proclamé par l'armée président de transition, à l'annonce de la mort de son père, le maréchal Idriss Déby Itno. Le patriarche dirigeait alors d'une main de fer ce vaste pays sahélien depuis plus de trente ans.
Mahamat Idriss Déby promettait aussitôt de rendre le pouvoir aux civils par des élections après une transition de 18 mois, mais, ce terme échu, il l'avait prolongée de deux ans. La date du premier tour de la présidentielle, le 6 mai, a été annoncée le 27 mai dernier seulement, un peu plus de deux mois avant le scrutin, qui s'annonce prometteur pour le général Déby, bientôt 40 ans, en l'absence de rival sérieux dans une opposition muselée ou violemment réprimée.
Les suspicions de l’opposition
En effet, cette annonce de candidature intervient trois jours après que l’armée a tué son principal rival, Yaya Dillo Djérou, dans une attaque contre les services de renseignement. L’opposition a qualifié cet événement d’ « assassinat » pour l’évincer de l’élection. L'ONG internationale Human Rights Watch (HRW) a dénoncé une nouvelle fois la violente répression de l'opposition en réclamant une « enquête internationale », avec « une aide étrangère », sur le « meurtre » de Yaya Dillo Djerou.
« Les circonstances du meurtre de Yaya Dillo ne sont pas claires, mais sa mort violente illustre les dangers auxquels font face les politiciens de l'opposition au Tchad, en particulier à l'approche d'élections », a estimé Lewis Mudge, directeur pour l'Afrique centrale à HWR. Le gouvernement a niéb « toute exécution » et affirmé que l'opposant avait péri dans l'assaut du QG de son parti parce qu'il « refusait de se rendre » et avait « tiré lui-même sur les forces de l'ordre ».
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