L’opposition togolaise est en deuil. Forcé à quitter le pays après sa défaite lors de la présidentielle de 2020, l’ancien Premier ministre Agbeyomé Kodjo, devenu opposant, vivait au Ghana en secret où il est décédé dans la nuit du 3 au 4 mars. Selon la presse nationale, l’homme de 69 ans a fait un « malaise ». Sa famille n’a pour l’instant pas souhaité s’exprimer ni donner des détails.
« Je n’avais pas connaissance du fait qu’il était malade », a expliqué au journal Le Monde le conseiller spécial de M. Kodjo, chargé des affaires politiques et civiques de son parti, le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD). « Je sais qu’il est mort au Ghana aux alentours de 15 heures. Sinon, nous ne parlions jamais du lieu où il était en exil. Je sais juste qu’il vivait dans la clandestinité et qu’il m’a dit plusieurs fois qu’il ne sortait pas de chez lui par crainte qu’il lui arrive quelque chose », détaille Paul Missiagbéto.
Le décès de Agbeyomé Kodjo affaiblit une opposition fracturée par des luttes internes alors que, déjà, elle avait perdu l’évêque Mgr Philippe Fanko Kpodzro le 9 janvier, mort à 93 ans en Suède. Celui-ci avait aussi fui le pays au lendemain de la présidentielle de 2020, lors de laquelle il avait soutenu l’ancien Premier ministre.
Agbeyomé Kodjo vivait en exil après avoir contesté le résultat de l’élection présidentielle togolaise de février 2020, qu’il estimait avoir remportée contre Faure Gnassingbé, chef de l’État depuis 2005. Depuis ce scrutin, il ne cessait de se réclamer « président élu » du Togo, dénonçant une élection truquée. Il avait ensuite été placé sous contrôle judiciaire. Craignant une nouvelle arrestation après avoir une nouvelle fois revendiqué sa victoire, il était passé dans la clandestinité en juillet, débutant ainsi son exil.
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