En visite en Tunisie ce dimanche accompagnée du premier ministre néerlandais et de la Présidente du Conseil italien, Ursula Von Der Leyen, la cheffe de la diplomatie européenne entend « renforcer son partenariat » avec Tunis, qui vit au rythme des pénuries alimentaires, sur fond de crise financière. Depuis l’échec des négociations entre les autorités tunisiennes et le FMI pour l’octroi d’un prêt de 1.9 milliards de dollars, l’Europe craint un risque d’effondrement du pays.
Elle prévoit pour cela octroyer au pays une aide financière à long terme pouvant aller jusqu’à 900 millions d’euros, puis un versement immédiat d’une aide budgétaire de 150 millions d’euros. L’Europe qui est confrontée à des arrivées massives de migrants s’inquiète qu’un effondrement de la Tunisie accroisse ce phénomène.
« Il est de notre intérêt commun de renforcer notre relation et d'investir dans la stabilité et la prospérité, c'est pour cela que nous sommes là », a déclaré Ursula Von Der Leyen, avant de s’engager à renforcer la lutte contre l’immigration clandestine, en fournissant cette année à la Tunisie une enveloppe de 100 millions d’euros, pour le contrôle des frontières et le sauvetage en mer.
Sur place à Tunis, des critiques fusent déjà. Une ONG locale a notamment fustigé « un marchandage » de l’Europe qui consiste à donner de l’argent à la Tunisie, contre un renforcement de la surveillance des frontières. D’autres s’étonnent que la délégation européenne n’ait pas évoqué les droits de l’homme alors que le Président tunisien multiplie la répression contre les journalistes et les opposants.
Pour rappel, la Tunisie connait une crise financière et économique sans précédent. Avec une dette qui avoisine les 80% du PIB, le pays a perdu la confiance des marchés financiers qui ne souhaitent plus lui prêter de l’argent. Il y a quelques jours, l’Agence de notation Fitch a dégradé la note souveraine du pays à CCC, de quoi faire peser la crainte de défaut de paiement.
Engagées dans des négociations avec le FMI pour un plan de quatre ans d’un montant global de 1.9 milliards de dollars, les autorités tunisiennes ont dénoncé en avril le « diktat » du FMI, actant ainsi l’échec des négociations. L’organisme bancaire avait conditionné le décaissement des fonds par des réformes structurelles importantes, notamment la baisse de la masse salariale dans la fonction publique, la privatisation d’une centaine d’entreprises publiques, l’arrêt du subventionnent de plusieurs produits de base.
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