ALGÉRIE : LEADER ÉNERGÉTIQUE DU MAGHREB

L’Algérie ambitionne de renforcer son économie et de consolider sa position de puissance énergétique en Afrique, avec une stratégie axée sur l’exportation de son électricité. Cette orientation a été mise en avant lors de la récente réunion du Conseil des ministres.

Au cours de cette séance, le président Abdelmadjid Tebboune a plaidé pour l’adoption d’une “vision globale”, centrée sur le développement des investissements dans le secteur de l’énergie électrique et la valorisation des surplus à l’exportation. Cette approche repose sur l’augmentation de la production électrique, tandis que la consommation interne demeure relativement stable, permettant ainsi à l’Algérie de commercialiser son excédent sur les marchés régionaux et internationaux.

Une stratégie ambitieuse pour l’exportation

Le plan de l’État s’articule autour du renforcement des infrastructures de liaison et de l’augmentation de la production de gaz naturel – ayant atteint 137 milliards de mètres cubes en 2024 – pour garantir l’alimentation des centrales électriques.

En 2022, l’Algérie disposait d’une capacité installée de 24 000 MW, générant 70 TWh par an, dont 10 TWh en surplus. Grâce à d’importants investissements, notamment les 40 milliards de dollars engagés par Sonatrach pour la période 2022-2026, cette production a augmenté à 72 TWh en 2023. Par ailleurs, l’Algérie ambitionne d’atteindre 4 000 MW de production solaire d’ici 2030, un premier projet de 2 000 MW étant déjà en cours d’exécution.

Un défi d’infrastructures pour l’expansion

La réussite de cette stratégie repose sur la modernisation des réseaux électriques et la conclusion d’accords commerciaux solides. Sonelgaz, déjà leader sur le marché africain, est appelée à jouer un rôle clé dans cette expansion. Actuellement, l’Algérie exporte de l’électricité vers la Tunisie et le Maroc via des interconnexions de 400 MW par ligne. Toutefois, ces infrastructures restent insuffisantes pour répondre aux ambitions d’exportation à grande échelle, notamment vers l’Europe, un marché stratégique dans lequel l’Algérie cherche à s’imposer comme un acteur majeur.