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CÔTE D’IVOIRE : LE CAS TIDJANE THIAM DIVISE

Une tension palpable règne à Abidjan alors que plusieurs députés du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) ont manifesté mercredi devant le palais de justice aux côtés de dizaines de militants. Cette mobilisation intervient alors qu’une audience cruciale se tenait pour statuer sur la légitimité de leur leader, Tidjane Thiam, à quelques mois de l’élection présidentielle d’octobr
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Une manifestation rapidement dispersée

Les députés, reconnaissables à leurs écharpes aux couleurs nationales, ainsi que leurs partisans, ont été brièvement rassemblés devant le palais de justice avant d’être dispersés par la police dans une légère bousculade. Cette démonstration de force visait à dénoncer ce que le PDCI qualifie de « manœuvres » destinées à évincer Tidjane Thiam de la course à la présidence.

L’ancien banquier, élu président du PDCI en décembre 2023 et candidat déclaré à l’élection présidentielle, fait face à un recours en justice intenté par Valérie Yapo, une militante de son propre parti, contestant sa légitimité à la tête de la formation politique. La décision de justice est attendue le 11 avril.

Le débat sur la nationalité de Tidjane Thiam

Au cœur du contentieux figure la question de la nationalité de Tidjane Thiam. Ancien titulaire de la nationalité française, acquise en 1987, il a annoncé en février dernier y renoncer officiellement, une mesure actée par décret le 20 mars. Cependant, ses détracteurs avancent que cette naturalisation française aurait entraîné, de facto, la perte de sa nationalité ivoirienne, selon l’article 48 du code de nationalité ivoirienne datant des années 1960. Pour le PDCI, cette remise en cause juridique n’est qu’un stratagème politique.

« C’est un combat pour la démocratie et la justice. Nous ne pouvons pas accepter que des artifices soient utilisés pour empêcher notre président d’être candidat à la présidentielle », a martelé le député PDCI Simon Doho devant la presse.

Son collègue Jean-Chrysostome Blessy a renchéri :« Qui a peur des électeurs se rassure avec les décisions des juges. La démocratie suppose une élection inclusive où tous les candidats doivent pouvoir se présenter. »

Le RHDP répond : « Nous ne nous mêlons pas des affaires de justice »

Face aux accusations du PDCI, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) a tenu à se défendre. « Lorsque vous voulez diriger un pays et que vous avez des crises internes, vous devez les résoudre avant d’accuser les autres », a répliqué le porte-parole du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani.

Son adjoint, Mamadou Touré, a également rejeté toute ingérence du pouvoir dans cette affaire : « Nous ne nous mêlons pas des questions de justice. Nous sommes dans un État de droit et refusons même de commenter les décisions judiciaires. »

Une candidature encore en suspens

Pour l’heure, Tidjane Thiam figure bien sur la liste électorale provisoire. Toutefois, son investiture en tant que candidat du PDCI n’est pas encore officielle. Le bureau politique du parti doit se réunir le 5 avril pour fixer la date de la convention d’investiture. Il pourrait y affronter Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce et cadre influent du PDCI, également en lice pour la présidentielle du 25 octobre.

L’issue de la décision de justice du 11 avril et les choix internes du PDCI seront déterminants pour l’avenir de Tidjane Thiam dans cette course à la présidence qui s’annonce déjà mouvementée.

Par Raissa Moubecka Pour MEDIA AFRIQUE NEWS
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